L’instruction en Angoumois

Le maître d’école. Peinture d’Adriaen Van Ostade (1662)

L’Instruction en Angoumois sous l’ancien régime.

M. George présente, à titre de contribution à l’histoire de l’instruction en Angoumois, sous l’ancien régime (avant 1789), onze quittances, appartenant à M. Cochot, qui les lui a confiées pour les étudier.

Elles sont écrites de la main des signataires, se disant « maîtres d’école » ; un seul, Pierre Viaud, de Salles, se qualifie « régent ».
L’écriture en est généralement bonne, mais le style et l’orthographe laissent souvent à désirer.
Elle est particulièrement fantaisiste sur la suivante :

« Je soubz signé Maitre des Colle de la paroisse de Touzac Je recougnois auoir reseut de monsieur Demier De la groie conseiller du roy en sien reseueur les tailles delextion de Cognace la somme de centz sainquante livres pour mes gages de maitre decolle imposée sur lad parroisse de touzaac pour lannée mil sept cent vingt huict En consequence de la rest du quinze Ieanuier mil sept cent vingt six De la quelle somme Ie tiens quite led sieur De la grois et tous antré A Cognacq ce 28 août 1728, I monnerot ».

Ces reçus, établis suivant une formule à peu près semblable, nous apprennent que Jean Dexmier de La Groix, conseiller du roi et receveur des tailles de l’élection de Cognac, avait versé la somme de 150 livres comme traitement de maître d’école, en 1728, 1729 ou 1730, à plusieurs bénéficiaires, habitant différentes paroisses de l’élection. Il est probable qu’il en existait d’autres. Les seules qui ont été conservées sont de :

  • Hélie Cochet, de la paroisse de Bonneuil,
  • Pierre Brogniat, de Bourg-Charente,
  • Bertrand Filhon, de Bouteville;
  • Pierre Longueteau, de Criteuil,
  • Jean Chatton, de la ville de Jarnac,
  • Jacques Vergnon, de la paroisse de Lignères,
  • Michel du Clou, de Nonaville,
  • Jacques Lescuyer, de Saint-Preuil,
  • Pierre Viaud, de Salles,
  • Pierre Brognac, de Segonzac,
  • J. Monnerot, de Touzac.

Une mention, répétée sur la plupart de ces titres, dit que les gages étaient payés par les habitants, auxquels un arrêté, probablement de l’intendant, les avait imposés. Cette imposition était obligatoire par suite de la « Déclaration concernant la religion« , datée de Versailles, du 14 mai 1724, qui ordonnait la nomination de maîtres là où il ne s’en trouvait pas, pour enseigner aux enfants la religion catholique, apostolique et romaine :
« comme aussi y apprendre à lire, et même écrire, à ceux qui pourront en avoir besoin ».
À défaut d’autres ressources, une imposition devait être établie, pour assurer aux maîtres un traitement de 150 livres et de 100 livres aux maîtresses.
Source : BAHC  année 1925


On peut consulter à ce sujet avec profit un article très fouillé sur le site « La France pittoresque. »