Le Gabet est situé au cœur de la vallée de l’Écly, le plus long affluent du Né, qui prend sa source dans le pli de terrain qui remonte vers la ligne de crête au bas de La Brousse, et de Chez Babot. Dès ses premières longueurs, sa course est interrompue par un chapelet d’étangs.
Le hameau constitué de deux maisons principales, dont une a conservé des traces nombreuses des époques lointaines où elle était dans les possessions de la famille Desruaux.
Le Gabet dans l’histoire
– Le Gabet est propriété de la famille Desruaux du début du XVIIIe siècle au 23 décembre 1765.
Le 23 décembre 1765, Julie des Ruaux épousa à Angoulême, paroisse Notre-Dame de Beaulieu, Charles Louis JOURDAIN, chevalier, seigneur de Boistillet, fils de René et de Marie Jacquette BRICAULT de VERNEUIL.
Par cette union, Julie fit passer dans la famille JOURDAIN, la terre et seigneurie de Rouffiac, ainsi que le logis du Gabet.
Le Gabet appartenait au Comte de Rouffiac, Jean Hélie Desruaux.
Après son décès, le notaire, Parenteau, de Roullet, fut chargé de faire l’inventaire de ses propriétés et des biens qui s’y
trouvaient.
Inventaire des meubles et effets dépendant de la succession de Monsieur le Comte de Rouffiac.
Débuté le 15 décembre 1768 – Clos le 18 février 1769.
Le 19 Janvier 1769, le notaire était accompagné des sieurs de Boistillé et de Nieuil, gendres de Desruaux, ainsi que des témoins et arbitres, dont un Landraud et un Bonnin.
« Sommes passés à la métairie du Gabet, exploitée par Jean Chenard, lequel nous a représenté :
◆ Deux bœufs poil vermeil ayant chacun d’eux jaunes dents, que les arbitres ont estimés à la somme de 320 livres sur
lesquelles sommes ils ont prélevé 5 livres pour la portion profit du métayer, reste 315 livres.
◆ Plus deux jeunes veaux, même poil qui ont été estimés à la somme de 166 livres même prix qu’ils ont
couté.
◆ Plus trente moutons qui ont été estimés à la somme de 150 livres et six brebis, 12 livres, revenant les deux
à 162 livres, laquelle somme il faut déduite 8 livres 10 sols pour la portion du profit revenant au métayer,
attendu que les moutons ont couté 155 livres et que les brebis étaient en commun, reste pour 153 livres 10
sols.
◆ Plus une truie, fort maigre, ayant à sa suite quatre petits cochons estimés avec une jeune truie à la somme
de 36 livres, sur laquelle il faut déduire 9 livres 15 sols pour la portion du profit du métayer. Reste pour
26 livres 5 sols.
◆ Plus une charrette garnie environ mi neuve, estimée à la somme de 54 livres.
◆ Plus s’est trouvé dans la grange, environ quatre brasses de foin et trois de paille, à quoi il n’a été donné
d’estimation pour la même raison que ci-dessus.
◆ Sur l’écurie, nous y avons trouvé environ trois milliers de foin, qui a été estimé à la somme de 54 livres ».
Source : Archives Départementales de la Charente – cote 2 E 4872
Les mesures sous l’ancien Régime
« … Quatre brasses de foin et trois de paille… » : La brasse n’est pas qu’une mesure de marine !
Ici, le sens l’emporte : ce que peut contenir « une brassée »…
La mesure peut donc varier, selon la taille des bras !… Il n’a pas été trouvé de valeur agraire exprimée en valeur juste.
« … Trois milliers de foin… » : Le millier valait 1000 livres, soit 489,5 kg
Il équivalait également à 3,5 charges, soit 3 fois 163 kg
Les actes paroissiaux, puis civils, établissent les moments cruciaux de la vie.
Les signatures apposées au bas de documents officiels donnent du relief à ces actes.
Quelques habitants du Gabet :
1690 : Fillon Berthomé, sa femme Sauvage Perrine, et leur fils Antoine
1753 : Naissance de Madeleine Charon, fille de Pierre Charon et Élisabeth Savarit (p33 du site AD16)
1768 : Jean Chenard est métayer au Gabet, propriété de Jean Hélie Des Ruaux