Des travaux suite à un orage de grêle le 11 mai 2009…

Le 11 Mai 2009, un orage de grêle frappe une partie de la commune. De nombreuses toitures sont endommagées dans un couloir qui traverse le territoire.
La toiture de l’église n’est pas épargné.
Des travaux furent engagés, mais le budget ayant fondu sur l’un des pans de la toiture, le chantier est arrêté Il ne reprendra qu’en 2011, sous l’impulsion d’une souscription lancée par la Fondation du Patrimoine.

C’est ce qui est relaté ci-dessous par la presse locale.

Dans son édition du 23 Août 2011, la Charente libre publie un article du correspondant local, Alain Porte.

Groupe musical Al Fondo del Cauto
Travaux sur la toiture de l’église de Plassac :
le groupe musical Al Fondo del Cauto a donné un concert de soutien au financement. Photo CL

La rénovation de l’église avait été laissée en plan faute de financements. Elle va redémarrer grâce à une souscription.
Une nouvelle étape commence pour l’église de Plassac: sa rénovation va pouvoir redémarrer. Le lancement officiel de la souscription par Jean-Pierre Barbot, maire de la commune, et Ghislain de Beaucé, délégué de la Fondation du Patrimoine en Charente, s’est déroulé samedi en fin d’après-midi dans l’édifice devant un public d’une centaine de personnes.

Pour l’occasion, un concert était proposé par le groupe «Al Fon del Cauto» qui a vu le jour en août et qui se compose de cinq musiciens unis par la passion de la musique «son» afro-cubaine.

Ce concert était précédé d’une présentation par le menu du monument par Colette Tardat. «Les travaux devraient donc reprendre au mois de septembre» , a annoncé Jean- Pierre Barbot. Et de rappeler: «Suite à l’orage de grêle du 11 mai 2009, des travaux de révision de la toiture de l’église avaient été décidés et un devis avait été adopté mais, dans l’exécution de ces travaux, l’entreprise Paurion n’a pas respecté les termes du devis, faisant du neuf au lieu de ce qui était demandé.» Ce qui avait conduit le conseil municipal à exiger l’interruption des travaux car les 50% effectués du chantier atteignaient déjà la totalité de l’enveloppe affectée.

Depuis ce moment, un échafaudage était resté le long du mur sud du monument, ce qui étonnait beaucoup les visiteurs.

L’appel aux donateurs

La situation paraissait bloquée jusqu’à ce que la Drac (Direction régionale des Affaires culturelles) accepte de jouer le rôle d’intermédiaire entre l’entreprise et la commune et d’accorder une subvention de 35% sur le total des travaux restant à faire, total qui s’élève à 21.800 euros (les travaux de la partie nord de la toiture se montant, eux, à 29.000 euros). La Fondation du Patrimoine est alors intervenue: «Pour compléter le soutien financier de l’État , explique Ghislain de Beaucé, délégué de la Fondation du Patrimoine en Charente, une convention a été signée avec le maire afin de lancer une souscription, en faisant appel au mécénat.»

Dans le cas présent, la Fondation du Patrimoine ne pouvait attribuer de subvention puisque l’église de Plassac est un monument classé, mais elle s’est adressée aux donateurs parmi lesquels l’entreprise Paurion, elle-même.

Voir l’article de presse


Dans son édition du 23 Août 2011, Sud-Ouest publie un article de la correspondante locale, Delphine Lamy.

Travaux sur la toiture de l’église de Plassac : Jean-Pierre Barbot et Ghislain de Beaucé, de la Fondation du Patrimoine. Photo Sud-Ouest

Sublimée par les ondulations douces de la campagne environnante, l’église Saint-Cybard du XIIe siècle, classée à l’inventaire des Monuments historiques en 1862, est un joyau de l’art roman.

Sa flèche de pierre conique orne de nombreux dépliants touristiques. Une notoriété qui fait la fierté des habitants, mais qui exige toutes les attentions. Si l’église a traversé les siècles sans dommages importants et si elle a bénéficié d’un entretien régulier, elle a souffert dernièrement d’un événement météorologique exceptionnel qui a causé de gros dégâts. « En mai 2009, une pluie de grêle a mis à mal la toiture de la nef en petites tuiles plates », raconte Jean-Pierre Barbot, le maire.

Reprise des travaux à la rentrée

Les travaux de restauration ont été entrepris dans l’année par la société Paurion. Mais ils se sont vite avérés coûteux pour la petite commune de 350 habitants.

En effet, bien que les dégâts soient couverts par une assurance, le montant des travaux a dépassé de 21 000 euros les prévisions estimées à 29 000 euros. « Alors que l’entreprise n’avait restauré que la toiture nord, la totalité du budget alloué était déjà dépensée », ajoute l’édile. Il a fait stopper immédiatement le chantier.
Les échafaudages sont restés en place depuis près d’un an au pied de la toiture sud. Ils devraient revoir les ouvriers de l’entreprise Paurion dès septembre. La municipalité a bataillé pour décrocher de nouvelles aides de la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) et du Conseil général. Mieux, elle a lancé une souscription publique avec le concours de la Fondation du patrimoine pour associer les nombreux amoureux de l’église Saint-Cybard.

Objectif : récolter 12 000 €

Ils étaient une bonne centaine, le samedi 20 août, à assister au lancement officiel de la souscription en présence du délégué départemental de la Fondation du patrimoine, Ghislain De Beaucé. « Le patrimoine de proximité fait l’objet des attentions de la Fondation dont le rôle est de mobiliser toutes les énergies auprès des particuliers comme des entreprises. »
Un premier gros donateur s’est fait connaître, l’entreprise Paurion elle-même. Un arrangement conclu avec la commune.
« Sur la première tranche de travaux, la toiture a été refaite à neuf et non à l’identique, avec pour conséquence l’explosion du budget », explique Jean-Pierre Barbot.

L’entreprise va pouvoir bénéficier d’une réduction d’impôt comme tous les autres donateurs (1). Grâce à ce mécénat populaire, la commune espère réunir 12 000 euros pour boucler son budget. Une visite guidée de l’église, par Colette Tardat, du comité de valorisation du patrimoine en Blanzacais, et un concert du groupe Al Son Del Cauto ont rythmé le lancement de la souscription.

Voir l’article de presse


Bientôt, l'église aura retrouvé sa belle allure. Photo CL
Bientôt, l’église aura retrouvé sa belle allure. Photo CL

Dans son édition du 20 décembre 2011, la Charente libre publie un article annonçant la fin prochaine de travaux.

La pluie n’a pas découragé Romain Gomet et Théo Montreuil, de l’entreprise Porion qui ont travaillé sur la toiture de l’église de Plassac.
Mercredi dernier, entre deux ondées brutales, ils ont enlevé, en partie, la bâche qui jusqu’à récemment, protégeait le bâtiment, et ont mis en place les liteaux qui doivent recevoir les tuiles; un travail répétitif mais qui demande une grande méticulosité: «Nous remettrons certaines des tuiles récupérées, mélangées avec des neuves…
Toutes sont clouées au point de cuivre», expliquent les deux ouvriers.

Les gros bois de la charpente n’ont pas souffert au cours de la longue période durant laquelle les travaux ont été arrêtés, puis reportés. «Suite à la grêle du 11 mai 2009, nous avions décidé des travaux de révision de la toiture de l’église, et un devis avait été adopté. Mais nous avions dû arrêter car l’entreprise Porion n’avait pas respecté les termes du devis», explique Jean-Pierre Barbot, le maire de la commune.

C’est ainsi qu’un échafaudage est resté en place durant plusieurs mois, le long du mur ouest du monument. La situation paraissant bloquée. Finalement, avec l’intervention de la direction régionale des Affaires culturelles et l’appel à souscription lancé par la Fondation du Patrimoine, le financement des travaux, d’un montant de 21.800 euros, a pu être trouvé.

Le maire avait espéré que tout serait terminé à la fin du mois de septembre, mais ce n’est qu’à la fin du mois que l’église devrait avoir retrouvé cet aspect que les amoureux d’art roman connaissent et apprécient.

ROUFFIAC Lettres-patentes 1654

Par ces Lettres-patentes de 1654, la terre de Rouffiac est est érigée en comté


« Lettres-patentes du 23 janvier 1654 obtenues par René Voyer seigneur d’Argenson et de Rouffiac, conseiller ordinaire de sa Majesté, par lesquelles le roi Louis XIV érige la terre de Rouffiac et les seigneuries qui en dépendent, en nom et dignité de Comté. »

René Voyer seigneur d’Argenson et de Rouffiac (1596-1651).
Nommé ambassadeur à Venise en 1650, il est rapidement remplacé par son fils aîné, mais reste dans la cité pour le conseiller. Devenu veuf il s’oriente vers la vocation ecclésiastique.
En février 1651, il reçoit la prêtrise.
Tombé malade, il succombe le 14 juillet 1651 en disant la messe…
Il est enterré en l’église San Giobbe, à Venise.

C’est par lui et pour les services qu’il rendit à Louis XIV que sa famille sera distinguée.

En 1654, Louis XIV signe des Lettres-patentes : Rouffiac devient un comté.
Illustration gallica.bnf.fr / Bibliothèque Nationale de France

En voici l’intégralité (sans corrections, seules des césures ont été placées afin de rendre la lecture moins malaisée)
d’après le document original retranscrit dans : l’Armorial général de la France, par Antoine Marie d’Hozier de Serigny (page 941)


LOUIS, Par La Grâce De Dieu, Roi De France Et De NaVarre : A tous présens & à venir, Salut.
Comme les Rois nos prédécesseurs & Nous à leur exemple, pour reconnoître les notables services rendus à cet Etat par aucuns Seigneurs & Gentilshommes, & pour exciter les autres à les imiter, les ont non seulement récompensés par bienfaits, mais aussi élevés eux & leurs Maisons en haut degré & titre d’honneur ;

Savoir, Faisons, qu’ayant mis en considération les continuels & recommandables services rendus à cet État pendant trente-cinq ans, par feu Notre amé & féal René de VOYER, Seigneur d’Argenson, Conseiller ordinaire en nos Conseils, tant dedans que dehors le Royaume & notamment en Allemagne, Italie, Catalogne, & en dernier lieu dans l’Ambassade de Venise où il est mort, & même ceux rendus depuis deux cens ans, par les anciens Vicomtes de Paulmi en Touraine, desquels il est sorti & qui ont la gloire que pas un d’eux ne s’est jamais écarté de la véritable Religion ni du service de nos prédécesseurs Rois, & considérant pareillement les signalés services que Nous rend actuellement dans la même Ambassade de Venise René de VOYER son fils, Seigneur d’Argenson, & de Rouffiac, aussi Conseiller ordinaire en nos Conseils & ceux qu’il nous a ci devant rendus en divers emplois où il nous a donné & donne journellement des preuves de fa fidélité, ce qui le rend digne de nos grâces & faveurs & d’être gratifié de quelque titre d’honneur convenable à fa condition & à son mérite,

Pour Ces Causes & autres considérations à ce Nous mouvans , étant informés que la Terre & Seigneurie de Rouffiac située en la Province d’Angoumois, consiste en un Château ancien, grand & spacieux, avec Fossés, Tours, Pavillons, Fuye, Granges, Ecuries, Jardin, Garenne & ample préclôture, en beaux Domaines & bons revenus, qu’elle est en tous droits de haute moyenne & baffe Justice & mouvante entièrement ou en partie de Nous à cause de Notre Domaine de Châteauneuf en Notre Duché d’Angoumois, & que d’icelle sont tenus divers Fiefs, & Terres nobles, & dépendent plusieurs Villages ès Paroisses de Plassac, Bécheresse, Vougezac, Champagne, Porcheresse,
S. Genis-la Diville, Nonat, Creffat, Chermane, Chaduire, Jouilhac, Julhaguet &

Muifouë, y ayant plusieurs autres beaux droits, comme Foires & Marchés, Sceaux à Contrats, Péages, Banc à vin, Agriéres, Dixmes inféodées, Cens & Rentes & autres devoirs capables & fuffisans pour maintenir & entretenir un titre honorable,

Avons de notre grâce spéciale, pleine puissance & autorité Royale, créé & érigé, créons & érigeons par ces Présentes signées de Notre main, ladite Terre de Rouffiac avec les Seigneuries & autres choses qui en dépendent, ensemble toutes les Terres qui pourront être présentement ou à l’avenir aquises de proche en proche, étant de notre mouvance ou de celle de ladite Seigneurie de Rouffiac, en nom, titre, qualité & dignité de Comté, avec pouvoir d’y faire Fossés, Pont-levis, Tours & autres choses nécessaires pour la défense & décoration de la Maison ;

Voulons & nous plaît que ledit Sieur d’Argenson, ses hoirs, successeurs & ayans cause, tant mâles que fémelles, jouissent d’icelle avec tous les honneurs, droits, prérogatives, prééminences, tant en Jugement que dehors, Armoiries, Ecussons, Enseignes & en toutes assemblées de Noblesse, tout ainsi qu’en jouissent & usent les autres Comtes de notre Royaume, à la charge de Nous faire par lui & ses dits hoirs & ayans cause, tant de l’un que de l’autre sexe, comme dit eft, pour le Comté de Rouffiac, les foi & hommages à Nous dûs, & accoutumés d’être rendus par les autres Comtes de notre Royaume, fans qu’au moyen de ladite concession, & des Edits des années mil cinq cens soixante-cinq, soixante – six, mil cinq cens soixante-neuf, & autres faits fur l’érection des Terres & Seigneuries en Duchés, Comtés, Marquisats & autres dignités, on puisse prétendre à l’avenir à défaut d’hoirs mâles en la Maison des de Voyer-d’Argenfon, ledit Comté de Rouffiac réuni & incorporé à notre Couronne, ni que nos successeurs Rois puissent audit cas vendiquer ledit Comté, ayant pour cet effet dérogé & dérogeons par ces Présentes ausdits Edits & autres Déclarations & Ordonnances qui pourroient avoir été fur ce faites, fans laquelle condition & réserve ledit Sieur d’Argenson n’eût voulu accepter pour lui & ses dits successeurs & ayans cause, Notre présente grâce & ladite dignité, Voulons & Nous plaît que les Vassaux, arriére-Vassaux de quelque qualité & condition qu’ils soient, vivans noblement ou

en roture, de la mouvance dudit Comte de Rouffiac, fassent & baillent dorénavant leurs hommages, aveus, dénombremens & déclaration audit Sieur d’Argenson, ses hoirs, successeurs ou ayans cause, à toujours audit nom & titre de Comte & en dressent & délivrent les actes & reconnoissances fous le même nom & qualité, comme aussi que les Baillifs, Lieutenans, Greffiers, Procureurs d’Offices, Notaires, Sergens & autres Officiers de la Châtellenie & Justice de ladite Terre & ses dépendances, ensemble les hommes sujets & vassaux d’icelle, en toutes causes civiles & criminelles tant en demandant qu’en défendant,

nomment & qualifient, fassent nommer & qualifier leur Juge & Juridiction, dudit Nom & Titre de Comté en toutes leurs expéditions tant verbales que par écrit, fans que néanmoins les appellations puissent ressortir ni être relevées ailleurs, ni en autre forme & maniéré que comme elles avoient accoutumé de l’ètre par le passé, fans augmentation de droits, changemens de ressorts ni Juridiction, & fans que les vassaux soient tenus à d’autres droits ni prestation d’autres devoirs qu’ils étoient auparavant, & fans aussi innover aux droits de Justice, foi & hommage appartenans à d’autres qu’à Nous, ni contrevenir aux cas Royaux dont la Juridiction dépend de nos Sièges, qui demeureront en leur entier. Si Donnons En Mandement à nos amés & féaux les Gens tenant Notre Cour de Parlement de Paris, Chambre de nos Comptes dudit lieu & tous autres Officiers qu’il appartiendra que la présente érection & création de Comté de Rouffiac,

ils fassent registrer & du contenu en icelle, ils fassent & souffrent jouir & user ledit Sieur d’Argenson, ses hoirs successeurs & ayans cause tant mâles que femelles, pleinement, paisiblement & perpétuellement, cessans & faisans cesser tous troubles & empêchemens au contraire, nonobstant comme dit est, tous Edits & Ordonnances faites fur telles érections & choses à ce contraire: Car Tel Est Notre Plaisir : Et afin que ce soit chose ferme & stable à toujours, Nous avons fait mettre notre scel à ces Présentes, sauf en autre chose Notre droit & l’autrui en toutes.

Donné à Paris le 23. Janvier l’an de grâce mil six cens cinquante-quatre, & de notre Règne le onzième.
Signé, LOUIS, & sur le repli, par le Roi, de Lomenie. Et au coin dudit repli, Visa, molé, & scellées du grand Sceau en cire verte, sur laqs de soye rouge & verte, furent registrées.

Oui, & ce consentant le Procureur Général du Roi, pour jouir par l’Impétrant de l’effet & contenu en icelles, selon leur forme & teneur, à la charge que par le moyen de ladite érection il ne pourra prétendre plus grands droits que ceux qui appartiennent à ladite Terre de Rouffiac, suivant l’Arrêt de ce jour. A Paris en Parlement le vingt-trois Décembre mil six cens soixante-six. Signé, Du Tillet.

ROUFFIAC, le Comté…

Depuis des siècles, Rouffiac est le siège politique et économique du territoire, ses seigneurs jouissent des droits de haute et basse justice, ils délivrent les autorisations de commerce pour les foires, qui à ces époques reculées sont très fréquentées.
Ajoutons à cela les services rendus au roi « depuis deux cents ans » par les seigneurs successifs, et nous avons l’élévation au rang de Comté qui se prépare.

Enquête pour l’érection de la terre de Rouffiac en Comté, du 12 septembre au 3 octobre 1657.

Afin d’entériner les lettres-patentes que louis XIV attribue à Voyer d’Argenson le 23 janvier 1654, la Chambre des Comptes demande, par un arrêté du 5 septembre 1657, qu’il soit procédé à une enquête sur les qualités et la valeur des terres de Rouffiac.
Cette enquête, très détaillée, est intéressante par :
– les noms des personnes citées,
– leurs titres,
– les lieux,
– la description que chaque témoin fait du château,
et certains aspects de la vie quotidienne à cette époque.

Voir l’intégralité du document en PDF ci-dessous (source  Gallica SAHC 1885-1890)