Les Cahiers de doléances de Plassac Rouffiac et les Procès-verbaux de 1789
◆ Les dates et faits marquants de la Révolution, en France et en Angoumois,
◆ Présentation des Cahiers de doléances et remontrances es habitants de Plassac et Rouffiac,
◆ Les premières élections municipales et cantonales de Plassac et Rouffiac.
Cette publication a été matérialisée et déposée à la mairie pour consultation.
Le site permet sa diffusion plus large.
1789, année de souvenirs scolaires : états généraux, jeu de paume, Louis XVI …
Danie Delouis et Marie Line Victouron
La convocation par le roi des états généraux est l’occasion pour chaque commune du royaume de rédiger des Cahiers de doléances.
Pour Plassac et Rouffiac, ces textes sont très utiles pour appréhender la vie des familles à cette époque.
Première page du Cahier de Doléances de la paroisse de Plassac, photographiée aux Archives Départementales de la Charente.
I – Les années difficiles : 1785-1789
Les conditions de la Révolution
Parmi les causes multiples qui ont conduit à la Révolution, trois peuvent être retenues :
Cause politique
La monarchie est en crise et affaiblie. Elle doit faire face à la montée en puissance des parlements qui s’opposent au roi Louis XVI ; les courtisans, menacés dans leurs privilèges, dans leurs pensions, dans leurs jouissances, s’opposent à toute réforme et font renvoyer les ministres qui leur sont contraires.
Causes financière et économique.
La Couronne de France a dépensé pour financer la marine de guerre qui a soutenu les insurgés américains. La vie de cour pèse également sur le budget du royaume. L’impôt a du mal à rentrer dans les caisses du royaume, malgré la volonté des ministres de Louis XVI d’imposer les privilégiés (les nobles et membres du clergé). Le déficit budgétaire du royaume se creuse.
En 1788-89 éclate une violente crise économique due aux mauvaises récoltes qui font monter le prix du grain, provoquant des disettes. Le tiers état, essentiellement paysan, s’acquitte
difficilement des impôts qui pèsent sur lui.
Pillages et émeutes augmentent dans les villes et les campagnes.
Cause climatique.
Depuis 1785 se succèdent sécheresses et inondations. L’orage et la grêle du 13 juillet 1788 font de gros dégâts sur l’Angoumois.
L’hiver 1788-89 est particulièrement long et froid. Il débute dès la fin du mois de novembre,
et le 31 décembre, il fait -15° à Angoulême.
En Charente les dégâts sont multiples.
« L’hiver, qui commença en 1788, fut si rigoureux, qu’on n’en avait pas vu de pareil depuis quatre-vingts ans. Dans la Saintonge et dans l’Aunis, le cours des rivières fut
enchaîné par la glace et la navigation intérieure partout interrompue. La Charente même, après avoir, pendant tout le mois de décembre, charrié des glaçons si prodigieux qu’on craignit qu’ils n’entraînassent les vaisseaux à l’ancre, finit par se solidifier jusque dans le voisinage de son embouchure, où elle présentait, au commencement de janvier, une croûte de glace de vingt-deux pouces (0m60) d’épaisseur. Les noyers sont gelés et périssent, et il n’y a pas de vendange.
Ce froid excessif fut d’autant plus sensible qu’il succédait, sans transition, à un automne extraordinaire par la douceur de sa température. Telle avait été la douceur de l’atmosphère pendant les derniers mois de l’année qui venait d’expirer, que, le 13 novembre on voyait encore des haies garnies, non seulement de feuillage, mais de bouquets d’aubépine, de lilas, de chèvrefeuille. Un seul jour suffit pour faire évanouir ce fantôme de printemps ».
(Journal de Saintonge et d’Angoumois, 1788-1789).
Le curé de Bourg-Charente note dans le registre paroissial que « le vin a même gelé dans les barriques ».
La ville de Cognac demande des hommes du régiment du roi « pour en imposer à la population car on craignait que la cherté des grains au marché du 13 juin n’occasionnât une émeute. »
(Journal de Saintonge et d’Angoumois, 1788-1789).
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