Une fusion qui prend son temps. Premières traces en 1818,
c’est le 14 juin 1845 que la fusion est décidée par le roi Louis Philippe.
Chronologie de la préparation à la fusion
10 mai 1818 : par arrêté du Préfet, les conseils municipaux sont consultés en vue de réunir les
2 communes. Avis favorable de Rouffiac pour réunir Plassac à sa commune.
10 au 20 juillet 1843 : la réunion de Rouffiac à une autre commune est réexaminée : enquête publique pour un projet de réunion de Rouffiac avec Bécheresse.
Les propriétaires de Rouffiac proposent d’agrandir leur commune du côté de Beauchamp et
du côté de Mouthiers (les Groies, la Forêt, les Billioux).
21 et 22 juillet 1843 : avis favorable de Bécheresse.
10-21-22 juillet 1843 : avis négatif de Rouffiac.
du 6 au 16 mai 1844 : enquête publique pour un projet de réunion de Plassac et Rouffiac.
17-18 mai 1844 : avis favorable de Plassac.
17 mai – 5 et 12 juin 1844 : avis négatif de Rouffiac et avis négatif des habitants de Rouffiac.❖
Voir ici la lettre adressée par le maire et le conseil de Rouffiac en 1818 (!)
4 mai 1844 : avis du percepteur ; proposition de réunion Rouffiac et Voulgézac.
1845 : consultation des instances administratives.
1845 : le 14 juin : le Roi Louis-Philippe décide le 14 juin 1845 la réunion et la création d’une circonscription portant le nom de Plassac-Rouffiac.
Conseil général – délibération 1845 : Réunion des communes de Plassac et Rouffiac par ordonnance royale du 14 juin 1845.
Rouffiac résiste !
Tout ne se passe pas de façon paisible !
Le 10 mai 1818, le maire et son conseil adressent à Monsieur le Préfet une lettre dans laquelle ils déploient les arguments dont ils pensent qu’ils sont de nature à annuler la réunion envisagée des deux communes…Cette lettre est retranscrite et une photo de l’originale est publiée !…
« Aujourd’hui dix mai mil huit cent dix huit (1818), nous maire et membres du conseil municipal de la Commune de Rouffiac canton de Blanzac nous sommes réunis à l’effet de délibérer sur la lettre de Mr le Préfet du département de la Charente en date du vingt-neuf avril dernier concernant la réunion des communes de Rouffiac et Plassac, avons l’honneur d’observer que Rouffiac présente une infinité d’avantages qui militent pour lui dont Plassac est privé :
1° Rouffiac a un bourg conséquent composé de environ vingt habitations sans y comprendre le Château de madame la comtesse Desproges ; il y a des foires, un superbe champ de foire couvert de différents arbres dans l’enceinte de son Bourg, à côté du dit champ de foire, quatre belles allées de charmilles servent de promenade d’agrément ce qui n’est pas à Plassac puisque son bourg n’est composé que de son église et d’une seule habitation
2° Rouffiac est le chef-lieu d’une réunion de quatre communes pour la levée et tirage de la circonscription en ce qu’il offrait toutes les ressources nécessaires tant pour les logements que pour la nourriture
3° Rouffiac possède une église bâtie en forme de croix ce qui la rend bien plus vaste que celle de Plassac, d’un fort joli clocher pendant que Plassac n’en possède qu’une ( cloche ?) et enfin Rouffiac est un endroit qui offre toutes les ressources tant pour l’agrément que pour les besoins de la vie ce qui ne peut se trouver à Plassac, espèce de pays désert et attendu que les extrémités de la commune de Plassac ne sont pas plus éloignée du clocher de Rouffiac que celle de Rouffiac au clocher de Plassac.
Voilà monsieur le préfet ce que nous vous exposons avec franchise et vérité. Nous espérons donc que vous ne balancerez pas un instant à réunir les communes de Plassac à celle de Rouffiac, nous attendons tout de votre justice ordinaire. »
À Rouffiac les jours et mois et an que dessus.
Le registre est signé : Jean Landraud, J. Botraud, J. Maurin,
P. Botraud, J.Viaux, J. Vincent, P. Gaborit, Puichaud, Châtaigne adjoint, J. Harodeau, Jean Seguin, Chenard maire.
« Vu par nous Préfet du Département de la Charente »
Angoulême le 15 février 1845
Signature : Galzain