Société de tir – 1886

À la fin du XIXe siècle, encouragées par le Conseil général, qui leur accorde chaque année une subvention de 300 francs, (50 francs à chaque société créée), les sociétés de tir se multiplient en Charente. En 1886, il se créé une société de tir à Plassac-Rouffiac.

Le Jeu du Papegaï, pratique ancêtre des société de tir

Issues de pratiques médiévales, les sociétés de tir sont une modernisation de la préparation au combat qui constituait une activité régulière parmi les populations.

Des arcs et arbalètes d’antan, on passe aux mousquets et arquebuses. Chaque époque prépare ses combattants avec les armes de son temps. Actives partout en Europe au milieu du 19e siècle, elles trouvent un regain d’activité après la défaite de 1870. Il s’agit clairement d’œuvrer à la préparation militaire.

« La prochaine » ne manquera pas d’habiles tireurs pour combattre les envahisseurs.
On sait ce qu’il adviendra des soldats paysans au cours de la guerre de 14-18, où en face des tireurs habiles formés de longue date, on opposera le déluge d’acier et de feu des canons industriels, et des mitrailleuses certes imprécises, mais terriblement efficaces.

On pourra lire ici, l’excellente page consacrée à ce sujet


En 1886, il se créé une société de tir à Plassac-Rouffiac.

Elle demande une subvention au Conseil général qui, par la voix de M. de La Bastide, lui refuse :

« Le Conseil général pense avec juste raison qu’il peut encourager l’instruction du tir dans l’armée active, sa réserve et l’armée territoriale. Parmi ces sociétés il y a celle de Blanzac, qui a été créée en 1878 et dont peuvent faire partie toutes les personnes habitant le canton. Les habitants de la commune de Plassac-Rouffiac pourraient se rendre à Blanzac pour prendre part à tous ces exercices et concours de tir. La création d’une société de tir dans cette commune ne répondait donc à aucun besoin intéressant l’instruction du tir dans l’armée, but que se propose le Conseil général en accordant des subventions à ces sociétés. »

Réplique de M. Planat :

« On se plaint qu’en France le nombre des sociétés de tir et de gymnastique est bien inférieur à celui des autres pays, de l’Allemagne surtout, et au lieu d’encourager les créations nouvelles, on les entrave. »
(Rapport du préfet et délibérations du Conseil général, cession d’août et novembre 1886).

Gabriel Houlier

De Gabrielle à Gabriel, le château de Rouffiac change de mains…

Le 16 mai 1628, Gabriel HOULIER achète la seigneurie de Rouffiac (le château et les terres) à Gabrielle Marguerite Jeanne VIGIER

Gabriel HOULIER est le fils de Christophe HOULIER, seigneur de la Pouyade ou Poyade (paroisse de St-Yriex).
Le 20 juin 1604, il épouse Charlotte LAINÉ qui lui apporte le fief de Beauchamp.
Ils eurent 2 enfants : Hélie et Gabriel.

Une partie de l’Hôpital St Roch, à Angoulême, fut construite à ses frais.
On y lit l’inscription suivante :

Ceste premiere et 33 chambre a esté
Faicte aux frais et diligence de Gabriel
Houlier escvyer sievr de Lapovyade et
Rovfiat lievtenant criminel Dangovlmois

maistre des reqvestes ordinaire
De la Royne mère du roy décembre1629.

1631- Hélie HOULIER, fils aîné de Gabriel et de Charlotte LAINÉ, hérite de Rouffiac.
Il devient seigneur de La Pouyade et de Rouffiac, lieutenant général, échevin d’Angoulême en 1638.

Il épouse Catherine de PAREIL ou PARIS. Ils eurent une fille unique Marguerite HOULIER, née le 27 août 1630 et baptisée le 29 à St André d’Angoulême.
Marguerite épousa en 1650 (contrat passé le 8 mai 1650) René Voyer de Paulmy, marquis d’Argenson, maître des requêtes et ambassadeur à Venise. Elle lui apporta Rouffiac en dot.

Quant à Gabriel Houlier, frère d’ Hélie, il hérita de Beauchamp.
Sa fille se maria dans la maison de Vassoigne.
En 1635, il fut convoqué au ban de la noblesse; il fit défaut.
(sources : Des Coutures Nobiliaire du diocèse de Limoges tome 3)

Marguerite Chérade

Fille d’Étienne Chérade, riche angoumoisin, lieutenant général de la sénéchaussée d’Angoumois, Marguerite se marie en 1721 avec Jacques Le Musnier, seigneur de Lartige.
Veuve en 1749, elle se remarie avec Élie des Ruaux, comte de Rouffiac.
L’acte de mariage figure en bas de page.
Procès entre la dame Rouffiac et les chanoines de l’abbaye de La Couronne en 1761.

(Source : Bulletin de la Société archéologique et historique de la Charente, années 1845-1890.)

Dans son livre – « La Charente au XVIIe siècle » Louis XV (1715-1774) – Louis XVI (1774-1789) Déclin et chute de la monarchie – Gaston Tesseron dresse, à l’aide de témoignages, un portrait sans concessions de cette dame…

La singulière Dame de Rouffiac

Marguerite Chérade, Fille d’Étienne, lieutenant général de la Sénéchaussée, qui fit une fortune considérable, veuve de Jacques Le Mesnier (Musnier) seigneur de Latrie, mère de cinq enfants adultes, en 1749 (erreur de date, le mariage a lieu en 1751) épouse, dix mois plus tard, Élie des Ruaux, comte de Rouffiac, lieutenant-colonel, au régiment Rouergue, ayant fait, nous apprend H. Molit, « des sommations » respectueuses à sa mère ».

« Dès le jour de son mariage, elle quitta son mari pour ne jamais habiter avec lui. Elle lui fit souscrire un engagement d’honneur de la laisser vivre « à sa fantaisie » et lui paya cette liberté1 000 livres de pension annuelle, outre les 30 000 livres qu’elle lui avait donnée par contrat de mariage. » (d°)

« Cette femme bizarre n’avait cherché dans son second mariage qu’un titre sonore et le plaisir de se faire appeler comtesse de Rouffiac. »

Elle interdit aux religieux de La Couronne de pêcher devant son château de la Rochandry, lesquels nous ont appris dans leur défense « que la dame de Rouffiac, petite-fille d’un marchand d’Angoulême, leur suscite un procès injuste. Elle en suscite à tous ceux qui sont dans ses terres, elle a fait assigner son évêque lui-même, pour un objet modique… en un mot c’est une femme inquiète qui ne peut vivre ni avec son mari, ni avec ses enfants et qui, quoique catholique et en bonne santé, ne sort jamais de chez elle même le jour de Pâques pour aller à la messe. »

Veuve une seconde fois, à 59 ans, elle pense se remarier une troisième fois. Ses enfants la font interdire.

Acte de mariage Des Ruaux / Chérade en 1751
Acte de mariage Des Ruaux / Chérade en 1751

16 septembre 1751 – Angoulême, paroisse Saint-Antonin
Archives municipales d’Angoulême – vue 4

1945 – La Libération à Plassac

1945 – les habitants de Plassac-Rouffiac fêtent la Libération.

La mairie est le lieu de rassemblement naturel pour les populations à la fin du conflit de 1939-1945.
À Plassac comme ailleurs, c’est en tenue du dimanche que l’on fête la victoire.
Les drapeaux sont sortis, une gerbe de fleurs et un bouquet sont présentés fièrement à l’objectif.
Puis comme il se doit, le défilé va porter la victoire sur les collines…

Vous reconnaissez des personnes sur les photos ? Vous pouvez nous renseigner !

Réunion des églises

Réunion des paroisses de Claix et Rouffiac à Plassac.
Cette information vaut pour le côté historique, elle témoigne d’une vision du pouvoir sur les populations, et des moyens d’en reprendre et d’en garder le contrôle.
Agissant sur les habitants et leurs pratiques, cette réunion aura aussi un retentissement sur le patrimoine, des bien meubles et immeubles des paroisses de Claix et Rouffiac seront déplacés, vendus… Créant des tensions supplémentaires entre les populations…

En 1801, le Concordat signé entre Bonaparte et le pape Pie VII réorganise le culte catholique. Les paroisses de Claix et de Rouffiac furent rattachées à leur voisine Plassac. Cette décision semble rapidement sujette à contestation puisque l’on trouve dans le dossier de la commune de Plassac (série O aux AD), de nombreux échanges de courrier entre le maire de Plassac, Jacques Jolly, et le préfet de Charente. Ce n’est qu’en 1805 que les maires reçurent officiellement le courrier leur annonçant la réunion des paroisses.

Voici un extrait de la lettre du 10 Fructidor An 13, soit 28 août 1805, que jacques Jolly adresse à la Préfecture.
Sujet : Les maires de Claix et Rouffiac refusent d’aider Plassac pour les travaux de l’église.
Ces échanges de courrier dureront au moins jusqu’en 1810.

« Je viens de recevoir de vous une lettre qui m’annonce que le travail pour la réunion et circonscription des communes ou succursales est terminé, que ma commune se trouve chef lieu de Claix et de Rouffiac qui sont réunis.
J’ai donc d’après cela, monsieur, à m’entretenir avec vous sur les moyens à prendre pour faire opérer ses réunions.


… Après le Concordat, dans le travail qui devait s’opérer pour les réunions, Plassac se trouvait toujours Chef-lieu, comme étant le plus central; en conséquence de ce travail opéré sous monsieur de Lestre, monsieur l’Évêque nous avait nommé un desservant.

À cette époque, après m’être concerté avec monsieur le Préfet, je tâchais de mettre en usage les moyens les plus économes pour faire faire les réparations les plus pressantes du temple, de son ameublement et des réparations de la maison presbytérale. D’après l’autorisation de Monsieur de Lestre, j’invitais les conseils municipaux des communes de Claix et Rouffiac à assister au mien pour délibérer sur les moyens à prendre. Ils s’y refusèrent formellement.

Ce qui arrêta ceux de ma commune, disant qu’ils ne voulaient point faire seuls des réparations qui serviraient au bien de tous. Les choses ont toujours resté dans cet état. Maintenant que le travail est terminé, qu’il ne peut plus y avoir de changement, il faut prendre des mesures rigoureuses, sans quoi rien ne se fera. Le conseil de ma commune avait fait un état économique et approximatif des dépenses à faire, elles montaient à une somme de 1800 fr, et il demandait que cette somme fut répartie au « marc le franc » de tous les contribuables des communes de la réunion. Ce travail avait été envoyé à monsieur de Lestre pour le faire homologuer et le rendre exécutoire, ou s’il ne le pouvait pas, obtenir une loi qui l’y autorisa.
Les choses en sont encore restées là.

D’après le décret impérial, qui a réduit toutes les communes du département à deux cents succursales salariées par le trésor public, je crois monsieur le Préfet que sa majesté impériale a attendu, d’après les principes qui la dirigent, que le culte dans ces communes-là, s’exercera et que pour cela, il sera pris des moyens prompts et sûrs. Et qu’il vous a revêtu, sans doute, de tous les pouvoirs utiles à cet effet.

Car si on attend de la religion des citoyens, le zèle et le sacrifice à faire pour les réparations, dans cent ans, on ne sera pas plus avancé qu’aujourd’hui.
Les habitants des campagnes sont sans éducation, ne vivant que machinalement, ne consultant que leurs intérêts d’ici-bas, qui croient, d’après les faux principes que quelques malheureux leur ont prêché depuis quinze ans, qu’ils n’y a point d’autre vie, et que pourvu qu’ils soient assez adroits pour se soustraire au châtiment civil, qu’à la mort tout est fini.

Il y en a qui ont une façon de penser bien différente : ceux-là ont un peu plus d’éducation.

Le nombre est petit. Il est temps, monsieur le Préfet, que la morale soit rétablie.
Dans les campagnes, le désordre et la dépravation des mœurs est à son comble. Le frein le plus sûr pour arrêter ce fléau destructeur de la société, est la religion pratiquée par des ministres sages et éclairés… ».

Signé Jacques Jolly, 10 fructidor An 13 (28 août 1805)

Première page du décret de rattachement des paroisses de Claix et de Rouffiac à Plassac
Sources des photos : AD16
Dernière page du décret de rattachement des paroisses de Claix et de Rouffiac à Plassac
Sources des photos : AD16
Le 25 janvier 1813, un décret de Napoléon, autorise le Préfet de la Charente à vendre les bâtiments et terrains appartenant aux anciennes paroisses de Rouffiac et de Claix, au profit de la Fabrique de Plassac.

Registres paroissiaux et d’État civil

1865 Extrait d’un communiqué de l’archiviste départemental au Préfet en 1882 :

« Dans son rapport de 1865, parlant des archives de Plassac-Rouffiac, mon prédécesseur s’exprimait ainsi : J’ai trouvé les archives de cette mairie conservées chez un métayer, dans une cuisine, et déposées dans une huche à pétrir, où elles sont entassées pêle-mêle avec des oignons, des sabots, etc…

Cet état de choses s’est heureusement modifié, toutefois il reste encore à faire pour placer ce dépôt au-dessus de toute critique. Les archives sont scindées entre la maison commune, toute neuve, et le domicile privé du maire.

À la mairie sont les collections du Bulletin des Lois, du recueil des actes administratifs de la préfecture, brochées depuis l’origine jusqu’à l’année 1871, et l’atlas cadastral, dont les feuilles se détachent de leurs onglets et qu’il est urgent de réparer. »

Chez le maire, est l’ancien état civil, en cahiers, remontant à 1661.

On y trouve aussi le premier registre des délibérations municipales, remontant à 1783, et les anciens actes de la commune de Rouffiac. »
En 1882, un cahier (exemplaire en double), contenant les actes de baptêmes, mariages et sépultures, du 24 novembre 1697 au 9 novembre 1699, a été remis aux greffes des tribunaux de première instance.

Rapports du préfet et procès-verbaux des séances / Conseil Général de la Charente, août 1882.

Voir le document sur Gallica / vue 511 bas de page

Registres de catholicité de Plassac

On trouve à Mouthiers-sur-Boëme, au presbytère, 6 registres :
1 – 1880 – 1888
2 – 1894 – 1904 (baptêmes)
3 – 1894 – 1904 (mariages)
4 – 1903 (Plassac et Claix)
5 – 1919 – 19346 – 1935 – 1954
Les registres suivants (jusqu’en 2014) sont présents.

Les registres des communions :
1 – 1949 à aujourd’hui (Mainfonds et Plassac)

Registres de catholicité concernant Mouthiers-sur-Boëme : à partir de 1801. Complet. 
Sur le registre de 1801 – 1825 :  On y trouve aussi Chadurie, Voulgézac.

Famille Des Ruaux

Pour les services rendus, d’épée et de robe, la famille Des Ruaux reçoit par lettre patentes en avril 1719, pour elle et sa postérité, le droit de prendre qualité de chevalier.

1703 – Jean-Élie des Ruaux achète la Seigneurie et Comté de Rouffiac à son cousin Marc-René Voyer d’Argenson.

Jean-Élie des Ruaux, l’acquéreur de la terre de Rouffiac, est Chevalier, seigneur du Breuil et de Moussac, conseiller du Roi, juge magistrat en sa sénéchaussée et siège présidial d’Angoumois, avait épousé par contrat du 11 juillet 1701, Marie-Thérèse Nadaud, fille de François Nadaud, Écuyer, sieur de Nouhères et de Neuillac, et de Marie-Madeleine de Tours ; ils eurent 4 fils et une fille :

  1. L’aîné, Jean-Élie des Ruaux, 2e du nom, chevalier de St Louis, seigneur, comte de Rouffiac, lieutenant-colonel du régiment de Rouergue, brigadier en 1747, maréchal de camp en 1759, avait épousé le 31 octobre (ou août) 1732, Elisabeth Gandillaud, fille de Marc-René Gandillaud, seigneur de Fontguyon, du Chambon, et de Julie Vigier. Ils eurent 2 filles :
    • Madeleine Julie, qui épouse Charles-Louis Jourdain de Boistillet (ou Boistillé), et lui apportera le château de Rouffiac en dot.
    • Thérèse des Ruaux, mariée avec Perry de Nieuil Veuf, il se remarie vers 1749 avec Marguerite Chérade, dame de Blanzac, elle-même veuve de Jacques le Musnier, baron de Reix, chevalier de Lartige.
  2. Élie des Ruaux de Rouffiac, seigneur de Plassac, ancien capitaine au régiment de Rouergue, chevalier de St. Louis,  marié le 18 janvier 1738 à N. Renault, dont une fille, née en 1749.
  3. Marc René de Rouffiac, abbé-prieur de Sellières, vicaire-général du diocèse de Sarlat, né le 6 mars 1710.
  4. François des Ruaux-de-Rouffiac, seigneur de Moussac, chevalier de St. Louis, capitaine au régiment de Rouergue.
  5. Thérèse, mariée le 14 février 1741 à N. Rambaud, seigneur de Mailleran et de Saint Saturnin.

Seigneur de Boistillet…

Des plus grands honneurs à la déroute, 20 ans auront suffit.

En 1764, Charles-Louis Jourdain est qualifié « d’Escuyer, Seigneur de Boistillet, Capitaine au Régiment de Brabant-Nallon, au service de Sa Majesté le Roi d’Espagne ».
Le 19 septembre 1766, ce même Charles Jourdain est qualifié « d’Escuyer, Seigneur de Boistillet, Chevalier de l’Ordre Noble Militaire de Saint-Jacques en Espagne, Lieutenant-Colonel au service de Sa Majesté Catholique, et Gentilhomme d’ambassade à la cour de Versailles. »

Vers 1768, il épouse Madeleine-Julie Des Ruaux, héritière du comté de Rouffiac.
Quatre filles et un garçon naîtront de cette union.

« Le 8 octobre 1774 fut inhumée dans l’église de Taizé, Julie Des Ruaux, épouse de Charles-Louis Jourdain, Chevalier, Comte de Rouffiac, Seigneur de Boistillet, âgée de 41 ans. »

Après la mort de Madeleine-Julie Des Ruaux, la prospérité matérielle ne dura pas longtemps chez les Jourdain.
Bientôt, Charles-Louis Jourdain hypothéqua ses biens qui furent saisis en 1785.

« … faire lever la saisie qui a été faite entre les mains des fermiers de la dite terre de Rouffiac, leur faire vider les mains après l’apurement des comptes, faire procéder à la visite de la dite terre après l’expiration du bail actuel, renouveler ledit bail ou mettre la dite terre en régie, suivant qu’il sera plus convenable aux intérêts de mon-dit sieur constituant. »

Fait et passé à Paris le 14 décembre 1785 ; signés : Boulard et Trutat, notaires.
(Sources CGPC, Boistillé)

Boistillé ou Boistillet, Nord Charente.
Boistillé, ou Boistillet en Nord Charente.
Les modifications successives ne permettent pas
de retrouver les traces des anciennes constructions.

Chronologie historique

Cette chronologie a pour effet de situer dans le temps les événements marquants, célèbres ou non.
Il serait vain de prétendre à une présentation exhaustive.
Contentons-nous d’en approcher les temps forts, et de situer ceux qui ont un lien avec pour notre département.
Il est entendu que la notion de département est appliquée à des événements qui se produisirent pour les plus anciens, bien avant la naissance de cette division territoriale.

Les dates en couleur correspondent aux évènements en Charente

– 52 : La Gaule est conquise par les Romains. À Alésia, Vercingétorix remet ses armes à Jules César. Fondation de Lutèce (Paris)
177  : Premières persécutions des chrétiens en Gaule
253-275 : Premières invasions des Barbares venus de l’est
406 : Seconde vague d’invasions barbares (les Vandales)
418 : Fondation du royaume wisigothique d’Aquitaine
451 : Les Huns sont repoussés à Troyes
476 : Prise de Rome. Fin de l’empire romain d’Occident

Moyen Age – VIe – XVe siècle

481 : Clovis, couronné roi des Francs
496 : Conversion de Clovis au christianisme
508 : Clovis bat les Wisigoths et s’empare d’Angoulême

511 : Les rois mérovingiens (511 – 751)
613 : Clotaire II, roi. Création des maires du palais
628 : Règne de Dagobert (628-638)
673 : Childéric II
714 : Charles Martel, maire du Palais
732 : Bataille de Moussais (près Poitiers)
742 : Grande épidémie de peste
743 : Childéric III
751 : Les Carolingiens : Pépin le Bref, roi des Francs
768 : Charlemagne, roi des Francs
778-838 : Angoumois et Saintonge dans le royaume d’Aquitaine
779 : Dîme obligatoire
800 : Charlemagne, couronné empereur
810 : Invasion des Vikings dans la vallée de la Seine
814 : Louis le Débonnaire
816 : Louis  1er
843 : Charles le Chauve, roi de Francia Occidentalis
844 : Première apparition des Vikings en Saintonge
863 : Turpion, comte d’Angoulême, est tué près de Saintes en combattant les Vikings, qui prennent Angoulême
866 : Vulgrin est fait Comte d’Angoulême et de Périgord
884 : Charles le Gros
885 : Les Vikings font le siège de Paris
888 : Eudes proclamé roi
898 : Charles III le simple
911 : Création du Duché de Normandie
922 : Robert 1er
957 : Lothaire
975 : Arnaud Manzer (fils illégitime de Guillaume II) devient Comte d’Angoulême 
987 : Hugues Capet, premier roi de la dynastie des Capétiens
996 : Robert II le Pieux
998-1028 : Guillaume IV, Comte d’Angoulême
1031 : Henri 1er
1060 : Philippe 1er
1066 : Conquête de l’Angleterre par Guillaume (le Conquérant), duc de Normandie
1095 : Première croisade
1108 : Louis VI
1118 : Fondation de l’abbaye de La Couronne
1119 : Création de l’Ordre des Templiers
1137 : Louis VII le Jeune
1147 : Seconde croisade
1152 : Divorce de Louis VII et d’Aliénor d’Aquitaine
1154 : Henri II Plantagenêt, roi d’Angleterre
1168 : Les Comtes d’Angoulême se révoltent à 6 reprises contre Henri II Plantagenêt
1180 : Philippe II Auguste
1200 : Isabelle Taillefer épouse Jean sans Terre
1202 : Mort d’Adémar, Comte d’Angoulême
1202 : Hugues IX de Lusignan, comte d’Angoulême
1215 : Fondation de l’ordre des Dominicains
1220 : Isabelle Taillefer, veuve, épouse Hugues X de Lusignan
1221 : Les Dominicains s’installent à Angoulême
1226 : Louis VIII 
1226 : Saint Louis (Louis IX). Régence de Blanche de Castille jusqu’en 1235
1227 : Les Franciscains sont établis à Barbezieux, par Ithier, seigneur du lieu
1266 : Émission de l’écu
1271 : Philippe III le Hardi
1285 : Philippe IV le Bel
1296 : Conquête de la Guyenne
1300 : Plassac est une paroisse de la prévôté royale de Châteauneuf. Elle relève de l’élection de Cognac, généralité de Limoges (jusqu’en 1694)
1307 : Arrestation des Templiers
1307 : L’Angoumois est donné en dot à Jeanne de France, fille de Louis le Hutin
1308 : Philippe IV le Bel, met le comté d’Angoulême sous séquestre
1314 : Louis X le Hutin.
1314-1349 : Le comté d’Angoulême est un apanage
1315 : Institution de la gabelle
1316 : Philippe V le Long
1316 : L’Angoumois rattaché à la sénéchaussée de Saintonge
1322 : Charles IV le Bel
1328 : Philippe VI de Valois
1330 : Création de la sénéchaussée d’Angoulême
1337 : Début de la Guerre de Cent Ans
1347-1349 : Épidémie de peste noire
1350 : Jean II le Bon
1358 : Mouvement des Jacques dans les campagnes
1360 : Aunis, Saintonge et Angoumois sont cédés au roi d’Angleterre, Édouard III (Traité de Brétigny)
1364 : Charles V le Sage
1370 : Du Guesclin – Connétable
1372 : Angoulême ouvre ses portes aux armées du roi de France
1377 : L’Angoumois est repris totalement aux Anglais par Charles V.
1380 : Charles VI
1394 : Angoulême dans l’apanage de Louis 1er, duc d’Orléans, fils de Charles V, roi de France
1412-1431: Vie de Jeanne d’Arc
1420 : Traité de Troyes, la France est remise au roi d’Angleterre
1422 : Charles VII
1422 : Charles VII est reconnu en Angoumois et Saintonge

1429 : Couronnement de Charles VII à Reims
1453 : Prise de Chalais. Fin de la Guerre de Cent Ans
1461 : Louis XI
1462 : 7 février L’Angoumois est de l’autorité du Parlement de Bordeaux (décret de Louis XI)
1467 : Charles d’Angoulême et de Périgord, fils de Jean 1er, comte d’Angoulême
1483 : Charles VIII. Régence d’Anne de Beaujeu
1488-1491 : Début de l’imprimerie à Angoulême
1495 : Débuts des guerres d’Italie
1496 : François d’Angoulême, comte d’Angoulême et de Périgord. Roi de France en 1515
1498 : Louis XII

Ancien Régime – XVIe – XVIIIe siècle

1515 : François 1er, roi de France. Le Comté d’Angoulême retourne au domaine royal.
1533-1534 : Séjour de Calvin en Angoumois
1534 : Jacques Cartier au Canada
1555 : Plassac et Rouffiac relèvent de la Châtellenie de Châteauneuf, et sont dans les 171 collectes formant l’élection de Niort
1560 : Régence de Catherine de Médicis
1562 : Prise d’Angoulême par les protestants
1568-1570 : Seconde prise d’Angoulême par les protestants et occupation de la ville
1570 : Bataille de Jarnac
1572 : Massacre des protestants à Paris le jour de la Saint Barthélemy (24 août)
1594 : Henri IV, roi de France
1598 : Édit de Nantes
1600-1615 : L’habitude est prise peu à peu de distiller le vin
1610 : Assassinat d’Henri IV
1610 : Régence de Catherine de Médicis
1614 : Réunion des États Généraux
1617 : Louis XIII, roi de France, assume le pouvoir après la régence de Marie de Médicis
1619 : Marie de Médicis, évadée de Blois, se réfugie à Angoulême
1619 : Charles de Valois, duc d’Angoulême, bâtard du roi Charles IX.

1624 : Richelieu, conseiller du roi
1628 : Siège de la Rochelle, restrictions des clauses de l’Édit de Nantes
1628 : Épidémie de peste
1630 : La journée des dupes
1636 : Fondation de l’Académie française par Richelieu
1640 : Création du Louis d’or
1642 : Mort de Richelieu
1643 : Mort de Louis XIII, régence d’Anne d’Autriche
1648 : Traité de Westphalie
1642-1652 : Révoltes de la Fronde
1644 : Épidémie de peste
1651 : Siège de Cognac
1652 : Début du règne de Louis XIV
1661 : Mort de Mazarin, Louis XIV assume seul le pouvoir
1663 : Épidémie de peste
1685 : Révocation de l’ Édit de Nantes
1693 : Crise économique et famine
1694 : Plassac et Rouffiac dans la Généralité de La Rochelle, élection de Cognac, les appels sont du ressort du Parlement de Paris
1703 : Centième denier 
1714 : La France concède une partie du Canada à l’Angleterre
1715 : Mort de Louis XIV, régence de Philippe d’Orléans
1728 : Début du règne de Louis XV
1748 : L’ Esprit des Lois de Montesquieu
1750 : Création de la forge de Ruelle
1751 : Début de la publication de l’Encyclopédie de Diderot
1756 : Guerre de 7 ans
1762 : Le Contrat social, de Jean-Jacques Rousseau
1763 : Fin de la guerre de Sept Ans, la France perd l’Inde et le Canada
1774 : Mort de Louis XV, début du règne de Louis XVI
1775 : La cure de Plassac est dans l’Archiprêtré de Jurignac. Rouffiac dans celle de Pérignac

Révolution – 1789-1799

1788 : Louis XVI convoque les États Généraux
1788 : Plassac et Rouffiac dans l’élection d’Angoulême, et la généralité de Limoges
1789 : 20 juin : Serment du Jeu de Paume. 9 juillet : Assemblée constituante. 14 juillet : prise de la Bastille.
26 août : Déclaration des droits de l’homme et du citoyen
1789 : 28 juillet La Grande Peur en Charente
1790 : Création et délimitation du département de la Charente
1790 juin : Révoltes paysannes dans les cantons d’Aubeterre, Blanzac, Chalais, Montmoreau

1791 Juin : Louis XVI est capturé à Varennes dans sa tentative de fuir le pays
1792 : Cadastre
1792 Avril : Déclaration de guerre contre l’Autriche et la Prusse, son alliée
10 août : La Convention remplace l’Assemblée constituante, Louis XVI est déposé
10 septembre : Victoire des troupes révolutionnaires à Valmy
11 septembre : Proclamation de la République
1793 21 janvier : Louis XVI est exécuté
Mai : Début de la Terreur
1794 Mars-avril : Exécution des Hébertistes puis des Indulgents, dont font partie Danton et Desmoulins. Robespierre prend la tête du Comité de salut public
27 août : Exécution de Robespierre et fin de la Convention montagnarde
1795 Octobre : le Directoire succède à la Convention
1796-1798 : Campagnes militaires victorieuses de Bonaparte en Autriche, Italie et Egypte
1797 : 5 septembre Annulation des élections dans 49 départements, dont la Charente
1799 Novembre : Coup d’ État de Bonaparte (18 Brumaire). Le Consulat succède au Directoire

19e siècle

1800 : Bonaparte nommé premier consul
1801 : Concordat
1802 : Constitution de l’An X : Bonaparte consul « à vie »
1804 : Code civil, Banque de France. Napoléon 1er, empereur
1805 : Défaite à Trafalgar; Victoire à Austerlitz
1808 : Début du blocus continental contre l’Angleterre
1812 : Campagne de Russie
1814 : Défaite de Leipzig, Napoléon déporté à l’île d’Elbe
1814 : Louis XVIII, roi de France
1815 : Les Cent Jours (20 mars-20juin) Défaite à Waterloo; Napoléon exilé à Sainte Hélène. Début de la Restauration
1824 : Charles X, roi de France
1830 : Journées des Trois Glorieuses (27, 28, 29 juillet) Louis Philippe, roi de France, début de la monarchie de Juillet. Prise d’Alger
1840 : Début du ministère Guizot
1841 : Loi protégeant les enfants au travail
1848 24 février : Abdication de Louis Philippe, proclamation de la Seconde République. Suffrage universel (uniquement pour les hommes)
1848 Novembre : Louis-Napoléon Bonaparte, président de la République
1848 : Abolition de l’esclavage aux colonies
1852 : Napoléon III, début du Second Empire
1852 : Voyage de Napoléon III en Charente
1857 : Conquête de l’Algérie
1870 : Guerre franco-prussienne, Napoléon III prisonnier à Sedan. Proclamation de la Troisième République (4 septembre)
1871 : Adolphe Thiers
1871 : Février : Insurrection de la Commune de Paris. 10 mai : Traité de Francfort, la France perd l’Alsace et la Lorraine
1871 18 mai : Écrasement de la Commune
1872 : Début de la crise du phylloxéra
1873 : Patrice Mac-Mahon
1878 : Exposition universelle à Paris
1879 : Jules Grévy
1882 : Ministère Jules Ferry : Décret sur l’enseignement gratuit, laïc et obligatoire de 6 à 13 ans
1883 : Protectorat sur l’Annam (Vietnam)
1886 : Boulanger, ministre de la guerre
1887 : Sadi Carnot
1888-1889 : Violente campagne Boulangiste en Charente. Déroulède député d’Angoulême
1889 : Tentative de coup d’État à Paris de Déroulède

1894 : Jean casimir Périer
1895 : Félix Faure
1898 : Affaire Dreyfus : Zola publie « J’accuse » dans l’Aurore
1899 : Émile Loubet

20e siècle

1900 : Intervention des troupes françaises contre la révolte des Boxers en Chine
1905 : Séparation de l’Église et de l’État
1906 : Armand Fallières
1913-1920 : Raymond Poincaré, président de la République
1914 : Début de la Première Guerre mondiale
1916 : Février-novembre : bataille de Verdun
1918 11 novembre : Signature de l’armistice
1919 : Traité de Versailles : l’Alsace et la Lorraine rendues à la France
1920 : Paul Deschanel
1920 : Alexandre Millerand
1924 : Gaston Doumergue
1926-1929 : Second ministère Poincaré
1929 : Début de la construction de la ligne Maginot entre la France et l’Allemagne
1931 : Paul Doumer. Début de la récession économique (jusqu’en 1935)
1932 : Albert Lebrun
1936 : Front Populaire : ministère de Léon Blum
1938 : Septembre : signature par le président Daladier des Accords de Munich
1939 : Déclaration de guerre à l’Allemagne
1940 : Philippe Pétain. Mai : l’Allemagne envahit la France au nord de la ligne Maginot. 18 juin : depuis Londres, appel du général de Gaulle à la résistance des Français
22 juin : Signature de l’armistice par le gouvernement Pétain. 11 juillet : proclamation du gouvernement de Vichy sous le nom officiel d’Etat français. 24 octobre : Pétain rencontre Hitler à Montoire
1941 : Premières arrestations de Juifs 1942 11 novembre : la zone libre au sud est envahie par les Allemands
1944 : 6 juin : Débarquement allié en Normandie. 15 Août: Débarquement des troupes franco-américaines en Provence. 25 août : Libération de Paris. 31 août : Installation du Gouvernement Provisoire de la République Française (GPRF), dirigé par le général de Gaulle : lois sur le vote des femmes, les nationalisations, création de la Sécurité Sociale
1946 Janvier : Démission du général de Gaulle du GPRF. Félix Gouin. Octobre : Proclamation de la IVe République
1947 : Vincent Auriol
1951 : Création de la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier (CECA), ancêtre de l’Union Européenne
1954 : René Coty. 1er novembre : début de la guerre d’Algérie
1956 : Indépendances du Maroc et de la Tunisie
1957 : Traité de Rome : création de la Commission Économique et Européenne (CEE)
1958 Juin : Charles de Gaulle revient au pouvoir à la suite de la crise algérienne. Septembre : adoption de la nouvelle constitution de la Ve République
Décembre : Charles de Gaulle est élu président de la République
1962 : Indépendance de l’Algérie à la suite des accords d’ Evian
1966 : Retrait de la France du dispositif militaire de l’OTAN 1968 Évènements de mai
1969 Avril : Démission du général de Gaulle. Georges Pompidou est élu président de la République en juin
1971 : François Mitterrand, premier secrétaire du Parti Socialiste (PS)
1973 : Premier choc pétrolier
1974 : Valéry Giscard d’Estaing, président de la République. Jacques Chirac est premier ministre jusqu’en 1976
1979 : Premières élections du Parlement européen
1981 : François Mitterrand, président de la République
1986 : Première cohabitation : Jacques Chirac, premier ministre
1988 : Réélection de François Mitterrand à la présidence de la République
1995 : Jacques Chirac, président de la République
2002 : Réélection de Jacques Chirac à la présidence de la République,
2007 : Nicolas Sarkosy, président de la République,
2012 : François Hollande, président de la République,
2017 : Emmanuel Macron, président de la République

1845 – La fusion

Une fusion qui prend son temps. Premières traces en 1818,
c’est le 14 juin 1845 que la fusion est décidée par le roi Louis Philippe.

Chronologie de la préparation à la fusion

10 mai 1818 : par arrêté du Préfet, les conseils municipaux sont consultés en vue de réunir les
2 communes. Avis favorable de Rouffiac pour réunir Plassac à sa commune.

10 au 20 juillet 1843 : la réunion de Rouffiac à une autre commune est réexaminée : enquête publique pour un projet de réunion de Rouffiac avec Bécheresse.
Les propriétaires de Rouffiac proposent d’agrandir leur commune du côté de Beauchamp et
du côté de Mouthiers (les Groies, la Forêt, les Billioux).

21 et 22 juillet 1843 : avis favorable de Bécheresse.

10-21-22 juillet 1843 : avis négatif de Rouffiac.

du 6 au 16 mai 1844 : enquête publique pour un projet de réunion de Plassac et Rouffiac.

17-18 mai 1844 : avis favorable de Plassac.

17 mai – 5 et 12 juin 1844 : avis négatif de Rouffiac et avis négatif des habitants de Rouffiac.
Voir ici la lettre adressée par le maire et le conseil de Rouffiac en 1818 (!)

4 mai 1844 : avis du percepteur ; proposition de réunion Rouffiac et Voulgézac.

1845 : consultation des instances administratives.

1845 : le 14 juin : le Roi Louis-Philippe décide le 14 juin 1845 la réunion et la création d’une circonscription portant le nom de Plassac-Rouffiac.

Conseil général – délibération 1845 : Réunion des communes de Plassac et Rouffiac par ordonnance royale du 14 juin 1845.

Rouffiac résiste !

Tout ne se passe pas de façon paisible !
Le 10 mai 1818, le maire et son conseil adressent à Monsieur le Préfet une lettre dans laquelle ils déploient les arguments dont ils pensent qu’ils sont de nature à annuler la réunion envisagée des deux communes…

Cette lettre est retranscrite et une photo de l’originale est publiée !…

« Aujourd’hui dix mai mil huit cent dix huit (1818), nous maire et membres du conseil municipal de la Commune de Rouffiac canton de Blanzac nous sommes réunis à l’effet de délibérer sur la lettre de Mr le Préfet du département de la Charente en date du vingt-neuf avril dernier concernant la réunion des communes de Rouffiac et Plassac, avons l’honneur d’observer que Rouffiac présente une infinité d’avantages qui militent pour lui dont Plassac est privé :

1° Rouffiac a un bourg conséquent composé de environ vingt habitations sans y comprendre le Château de madame la comtesse Desproges ; il y a des foires, un superbe champ de foire couvert de différents arbres dans l’enceinte de son Bourg, à côté du dit champ de foire, quatre belles allées de charmilles servent de promenade d’agrément ce qui n’est pas à Plassac puisque son bourg n’est composé que de son église et d’une seule habitation

2° Rouffiac est le chef-lieu d’une réunion de quatre communes pour la levée et tirage de la circonscription en ce qu’il offrait toutes les ressources nécessaires tant pour les logements que pour la nourriture

3° Rouffiac possède une église bâtie en forme de croix ce qui la rend bien plus vaste que celle de Plassac, d’un fort joli clocher pendant que Plassac n’en possède qu’une ( cloche ?) et enfin Rouffiac est un endroit qui offre toutes les ressources tant pour l’agrément que pour les besoins de la vie ce qui ne peut se trouver à Plassac, espèce de pays désert et attendu que les extrémités de la commune de Plassac ne sont pas plus éloignée du clocher de Rouffiac que celle de Rouffiac au clocher de Plassac.

Voilà monsieur le préfet ce que nous vous exposons avec franchise et vérité. Nous espérons donc que vous ne balancerez pas un instant à réunir les communes de Plassac à celle de Rouffiac, nous attendons tout de votre justice ordinaire. »

À Rouffiac les jours et mois et an que dessus.

Le registre est signé : Jean Landraud, J. Botraud, J. Maurin,
P. Botraud, J.Viaux, J. Vincent, P. Gaborit, Puichaud, Châtaigne adjoint, J. Harodeau, Jean Seguin, Chenard maire.

« Vu par nous Préfet du Département de la Charente »
Angoulême le 15 février 1845
Signature : Galzain