Fille d’Étienne Chérade, riche angoumoisin, lieutenant général de la sénéchaussée d’Angoumois, Marguerite se marie en 1721 avec Jacques Le Musnier, seigneur de Lartige.
Veuve en 1749, elle se remarie avec Élie des Ruaux, comte de Rouffiac.
L’acte de mariage figure en bas de page.
Procès entre la dame Rouffiac et les chanoines de l’abbaye de La Couronne en 1761.
(Source : Bulletin de la Société archéologique et historique de la Charente, années 1845-1890.)
Dans son livre – « La Charente au XVIIe siècle » Louis XV (1715-1774) – Louis XVI (1774-1789) Déclin et chute de la monarchie – Gaston Tesseron dresse, à l’aide de témoignages, un portrait sans concessions de cette dame…
La singulière Dame de Rouffiac
Marguerite Chérade, Fille d’Étienne, lieutenant général de la Sénéchaussée, qui fit une fortune considérable, veuve de Jacques Le Mesnier (Musnier) seigneur de Latrie, mère de cinq enfants adultes, en 1749 (erreur de date, le mariage a lieu en 1751) épouse, dix mois plus tard, Élie des Ruaux, comte de Rouffiac, lieutenant-colonel, au régiment Rouergue, ayant fait, nous apprend H. Molit, « des sommations » respectueuses à sa mère ».
« Dès le jour de son mariage, elle quitta son mari pour ne jamais habiter avec lui. Elle lui fit souscrire un engagement d’honneur de la laisser vivre « à sa fantaisie » et lui paya cette liberté1 000 livres de pension annuelle, outre les 30 000 livres qu’elle lui avait donnée par contrat de mariage. » (d°)
« Cette femme bizarre n’avait cherché dans son second mariage qu’un titre sonore et le plaisir de se faire appeler comtesse de Rouffiac. »
Elle interdit aux religieux de La Couronne de pêcher devant son château de la Rochandry, lesquels nous ont appris dans leur défense « que la dame de Rouffiac, petite-fille d’un marchand d’Angoulême, leur suscite un procès injuste. Elle en suscite à tous ceux qui sont dans ses terres, elle a fait assigner son évêque lui-même, pour un objet modique… en un mot c’est une femme inquiète qui ne peut vivre ni avec son mari, ni avec ses enfants et qui, quoique catholique et en bonne santé, ne sort jamais de chez elle même le jour de Pâques pour aller à la messe. »
Veuve une seconde fois, à 59 ans, elle pense se remarier une troisième fois. Ses enfants la font interdire.
16 septembre 1751 – Angoulême, paroisse Saint-Antonin
Archives municipales d’Angoulême – vue 4