Calé contre la base de La Motte à Viaud, le hameau de Chez Viaud, orienté Ouest, avec une vue sur Chez Merceron et plus loin Les Hérauds, a longtemps bénéficié d’un emplacement de choix. Le saccage provoqué par la LGV l’a rabaissé au niveau des zones « ni assez proches, ni assez éloigné », pour avoir un sort tranché. Après une période de quasi abandon, la vie pourtant reprend ses droits avec l’installation d’un couple dans l’une des maisons délaissées après l’achat par le concessionnaire de la ligne, durant les travaux.
Chez Viaud, en bas. – Extrait du Cadastre Napoléonien – 1836 – 1837 – AD16
La Font Jouzeaux est blottie au bas du Bois du Parc, longée, au Nord, par l‘Écly, affluent du Né, qui prends sa source sur les hauteurs de la commune, et à l’Ouest, par la voie communale qui mène à Bécheresse via Chez Guignier. On notera qu’il n’existe aucune construction sur la parcelle lors des relevés qui permirent d’établir le plan cadastral napoléonien. La dénomination de » La Font » atteste d’un usage en lien avec l’Écly.
La Font Jouzeaux n’est alors qu’une parcelle sans construction. – Extrait du Cadastre Napoléonien – 1836 – 1837 – AD16
Beauchamp est situé entre Plassac et le Cluzeau. Le tracé historique du Chemin de la Faît passait devant Beauchamp et montait en diagonale dans les pièces de terres pour rejoindre la crête des collines près du chêne qui marque encore le point de raccordement à la ligne de crête qui se prolonge en direction de La Brousse et de Chez Babot. Aujourd’hui encore, Beauchamp offre à la vue sa belle ligne de grands cèdres qui monte à l’assaut de la colline qui porte le château d’eau.
Beauchamp dans l’histoire
1580 – 1620 environ : Le plus ancien propriétaire de Beauchamp, est Hélie Lainé, conseiller en 1580, maire en 1586 et 1590, ensuite échevin jusqu’en 1614. Il était lieutenant particulier, seigneur de Fontguyon et de Beauchamp. Ils eut 2 filles, l’ainée fut mariée à Antoine Gandillaud, à qui elle apporta Fontguyon. La cadette Charlotte, épousa Gabriel HOULIER, en 1604, et eut le fief de Beauchamp. (Source : Histoire de l’Angoumois par François Vigier de la Pile page CXXIII)
1628 : le 16 mai, Gabrielle Marguerite Jeanne Vigier vend la terre et seigneurie de Rouffiac à Gabriel HOULIER, écuyer, sieur de Beauchamp, lieutenant particulier et criminel en la Sénéchaussée d’Angoulême, échevin de la ville d’Angoulême de 1605 à 1630.
1635 : le 5 avril, Gabriel Houlier, seigneur de Beauchamp, est convoqué au ban et arrière-ban de la noblesse d’Angoumois, car le Conseil a annoncé la décision d’entrer en guerre contre l’Espagne, qui se montre menaçante aux frontières. La France s’allie aux Pays-Bas et entre dans la Guerre de Trente Ans qui ensanglante de nombreux pays d’Europe depuis 1618. Gabriel ne répondit pas à la convocation. Il n’eut qu’une fille, Madeleine, mariée dans la maison de Vassoigne à laquelle elle porta la terre de Beauchamp. (Source : Procès-verbal de l’Assemblée du ban et arrière-ban de la Sénéchaussée d’Angoumois, etc. auquel est joint le Rôle des Nobles de la Sénéchaussée comparants en personne, par Théophile de Brémond d’Ars – Niort – 1866).
Philippe de Vassoigne, écuyer, seigneur de La Bréchinie et de Chillac, né le 24 mai 1624, épousa Madeleine Houlier, fille de Gabriel, sieur de Beauchamp. Elle lui apporta cette terre en dot. Ils eurent 10 enfants : 1) François, écuyer, seigneur de La Bréchinie, épousa en 1688, Pétronille de Galard de Béarn, 2) François, né le 2 février 1660, capitaine de régiment royale de la marine, 3) Pierre, baptisé le16 février 1662, curé de Feuillade, 4) Hélie, 5) jean, écuyer, seigneur de la Bréchinie, capitaine au régiment royal de la marine, chevalier de Saint-Louis, 6) Louis, capitaine au régiment d’Orléans-infanterie, 7) Jeanne, appelée Mademoiselle de St Paul, 8) Luce, appelée Mademoiselle de Beauchamp, 9) Mathurine, mariée en 1694 à Jacques de Villedon, d’une famille du Poitou, 10) Élisabeth, baptisée le 19 décembre 1666. (Source : Note historique sur la baronnie de Marthon en Angoumois, par M. l’abbé Adolphe Michon page 479)
François de Vassoigne et Pétronille de Galard de Béarn, eurent pour fils René de Vassoigne qui épousa le 23 décembre 1715, Marie Julie de Galard de Béarn, celle-ci est enterrée dans l’église de Feuillade. Ils eurent 6 enfants, dont Pierre de Vassoigne, seigneur de la Bréchinie et de Beauchamp. (Source : La baronnie de Marthon, par l’ Abbé Mondon).
1743 : Sur l’arpentage de Plassac (source : voir dossier photos AD du 05-12-12, photos PC050297 et suivantes) N° 1118 : la métairie de Beauchamp appartient à René de Vassoigne, seigneur de la Bréchénie. Il habite Grassac. La métairie est exploitée à moitié fruit par Jean Mourineau, Contenance : maison, jardin et autres bâtiments : 1 journal 75 carreaux : Terre, vigne, pré, bois, chaume. Il est écrit à ce numéro que « le chemin de la Fait sépare la Saintonge de l’Angoumois ».
1856 : Vinsonnaud Philippe (voir photo DSC07192 cadastre plan napo série 1P)
Situé au sud de la commune de Plassac-Rouffiac, le hameau de Chez Guignier est limitrophe avec Bécheresse. La limite de territoire passe par le milieu de la route qui le traverse en direction du Bois du Parc et du Gabet
Chez Guignier dans l’histoire
XVIIIe siècle. Sur la carte de Cassini : Chez Guignée 1836. Plan napoléonien : Chez Guignée
Étymologie : Guignée ou guignié. Au 14e siècle, coignée, coup de coignée. « Lors commencèrent-ils à férir de grandes guignées. Tous tenant haches et guigniés pour couper les bois ». (d’après Jean Froissart (1337-1410 « Chroniques » tome 1 page XVII)
1657 – Dans l’enquête pour l’érection de Rouffiac en Comté, (page 137 du livre ou 18 du PDF), parmi les témoins cités, on trouve : Barthélémy GUIGNIER, notaire sous le sceau de la juridiction de Rouffiac, 48 ans, habitant au Bouchaud. (Rien n’indique toutefois un lien avec le hameau du même nom).
Les habitants de Chez Guignier
1806 HÉRAUD Jean (1765-1831), marié avec Marguerite BERTIN 1808 HÉRAUD Jean (1808-?) fils du précédent, marié avec Marie Égretaud 1830 HÉRAUD Marguerite (1830-?), fille du précédent 1832 HÉRAUD Pierre (1832-?), aussi fils du précédent 1834 BLANLOEIL François, domestique de Pierre Héraud et de Marie Égretaud.
1841 vente au profit de Jean SAVARITet Jeanne VEAU, sa femme.
1846 BOUVIER Pierre JOURDAIN Marie, sa femme BOUVIER Jeanne, leur fille BRULAUD Marguerite et Jean, fille et fils de Marie Jourdain
Le hameau Les Brisseaux est situé près de la limite Sud-Ouest de la commune, sur une ligne qui vient de Chez Viaud en passant par Chez Merceron. Nous notons au passage l’évolution de l’orthographe du nom du hameau.
❖ De Chez Brissaud sur un inventaire en 1742, à Chez Brisseau sur le cadastre napoléonien à Les Brisseaux aujourd’hui, une fois encore, les pistes sont brouillées à qui n’y prend pas garde !
Chez Brisseau – devenu Les Brisseaux. – Extrait du Cadastre Napoléonien – 1836 – 1837 – AD16
1742 : la métairie de Chez Brissaud, composée de 3 chambres, cave, grenier, 2 granges, un four, aireaux, jardin, terres, prés. Appartient à Jeanne Nebout, veuve de François Robin, d’Aubeville. Exploitée par moitié fruit par Barthélémy Billard. Le tout, contenance : 32 journaux 179 carreaux.
Le hameau de Chez Merceron est situé près de la limite Sud de la commune, en direction de Champagne-Vigny. Îlot de verdure, au bout d’une allée bordée d’arbres, Chez Merceron à longtemps goûté le calme de sa situation privilégiée. Las, la gloire rendue à la vitesse par notre civilisation est venue saccager, ici comme partout où elle passe, un trouble qui confine au désordre lorsque les trains à grande vitesse surgissent, dérangeant l’espace, la paix des Hommes et des animaux…
Étymologie :
Vient certainement du nom d’une personne. Merceron : variante de mercier, nom d’une profession en Charente et Morvan. Marchand, colporteur. Petit Mercier, dérivé similaire de l’ancien français, mercerot : petit marchand. (Dictionnaire des noms de famille, par Jean Germain)
Nom de métier. Le « mercier« , en latin merciarius = boutiquier. Au moyen Âge, le mercier est un marchand ambulant, vendant un peu de tout.
Formes diverses a/ Marcant, Marcandier, Marchadour en breton, b/ Mercadant, Mercadet, Merceron et Mercerot, diminutifs de Mercier, se rattachent à mercator, marchand, merces, marchandise, c/ Manganier, Mangonier, Mangonot, signifient revendeur, fripier, en vieux français, d/ Menger en ancien allemand., Monger en anglais, mango en latin. On les rattache au même radical que mangh et magh, tromper, en sanscrit, e/ Mangaire, colporteur, en irlandais. (« Origine, étymologie des noms propres » par Adolphe de Coston – 1867 – page 290)
Les habitants de Chez Merceron au 19e siècle 1802 – An 10, LIQUET Marie 1806 – An 14, DUTERME François