Chez Viaud

Calé contre la base de La Motte à Viaud, le hameau de Chez Viaud, orienté Ouest, avec une vue sur Chez Merceron et plus loin Les Hérauds, a longtemps bénéficié d’un emplacement de choix.
Le saccage provoqué par la LGV l’a rabaissé au niveau des zones « ni assez proches, ni assez éloigné », pour avoir un sort tranché.
Après une période de quasi abandon, la vie pourtant reprend ses droits avec l’installation d’un couple dans l’une des maisons délaissées après l’achat par le concessionnaire de la ligne, durant les travaux.

Chez Viaud, en bas. – Extrait du Cadastre Napoléonien – 1836 – 1837 – AD16

La Font Jouzeaux

La Font Jouzeaux est blottie au bas du Bois du Parc, longée, au Nord, par l‘Écly, affluent du , qui prends sa source sur les hauteurs de la commune, et à l’Ouest, par la voie communale qui mène à Bécheresse via Chez Guignier.
On notera qu’il n’existe aucune construction sur la parcelle lors des relevés qui permirent d’établir le plan cadastral napoléonien.
La dénomination de  » La Font » atteste d’un usage en lien avec l’Écly.

La Font Jouzeaux n’est alors qu’une parcelle sans construction. – Extrait du Cadastre Napoléonien – 1836 – 1837 – AD16

Jérusalem

Voilà bien un nom qui travaille l’imagination…

Situé en bas de l’église Saint-Cybard, près de l’arrivée du chemin de Saint-Jacques de Compostelle, il semble facile d’établir un lien avec la lointaine Jérusalem… Rien n’a été trouvé en ce sens à ce jour.

Beaucoup moins évocateur (quoi que…) : ce hameau est également appelé NOUJAT ou NOUGEAT. En patois local, « nougeat » signifie « marc d’huile de noix ».

Extrait du Plan Cadastral Napoléonien

À noter, le « Chemin Des Hérauds à Chez Ribot« , nommé également « Chemin de Plassac à Chez Ribot« sur le Cadastre Napoléonien, passait en bordure de Jérusalem.
Il ne reste de ce chemin qu’une portion qui se perd dans les parcelles redessinées après les remembrements.
En 2015, une opération de plantation de haie a été entreprise avec le soutien économique des collectivités territoriales et pédagogique du Centre d’Étude Technique Environnemental et Forestier, qui a encadré une participation des écoliers du RPI Plassac-Rouffiac et Voulgézac.

Animation plantation de haies près de Jérusalem, en 215
Animation scolaire lors de la plantation de la haie près de Jérusalem.

Beauchamp

Beauchamp est situé entre Plassac et le Cluzeau. Le tracé historique du Chemin de la Faît passait devant Beauchamp et montait en diagonale dans les pièces de terres pour rejoindre la crête des collines près du chêne qui marque encore le point de raccordement à la ligne de crête qui se prolonge en direction de La Brousse et de Chez Babot.
Aujourd’hui encore, Beauchamp offre à la vue sa belle ligne de grands cèdres qui monte à l’assaut de la colline qui porte le château d’eau.

Beauchamp dans l’histoire

Situation de Beauchamp sur le Cadastre Napoléonien.
Beauchamp sur le Cadastre Napoléonien – AD-16

1580 – 1620 environ : Le plus ancien propriétaire de Beauchamp, est Hélie Lainé, conseiller en 1580, maire en 1586 et 1590, ensuite échevin jusqu’en 1614. Il était lieutenant particulier, seigneur de Fontguyon et de Beauchamp. Ils eut 2 filles, l’ainée fut mariée à Antoine Gandillaud, à qui elle apporta Fontguyon.
La cadette Charlotte, épousa Gabriel HOULIER, en 1604, et eut le fief de Beauchamp. (Source : Histoire de l’Angoumois par François Vigier de la Pile page  CXXIII)

1628 : le 16 mai, Gabrielle Marguerite Jeanne Vigier vend la terre et seigneurie de Rouffiac à Gabriel HOULIER, écuyer, sieur de Beauchamp, lieutenant particulier et criminel en la Sénéchaussée d’Angoulême, échevin de la ville d’Angoulême de 1605 à 1630.

1635 : le 5 avril, Gabriel Houlier, seigneur de Beauchamp, est convoqué au ban et arrière-ban de la noblesse d’Angoumois, car le Conseil a annoncé la décision d’entrer en guerre contre l’Espagne, qui se montre menaçante aux frontières. La France s’allie aux Pays-Bas et entre dans la Guerre de Trente Ans qui ensanglante de nombreux pays d’Europe depuis 1618. Gabriel ne répondit pas à la convocation.
Il n’eut qu’une fille, Madeleine, mariée dans la maison de Vassoigne à laquelle elle porta la terre de Beauchamp. (Source : Procès-verbal de l’Assemblée du ban et arrière-ban de la Sénéchaussée d’Angoumois, etc. auquel est joint le Rôle des Nobles de la Sénéchaussée comparants en personne, par Théophile de Brémond d’Ars – Niort – 1866).

Philippe de Vassoigne, écuyer, seigneur de La Bréchinie et de Chillac, né le 24 mai 1624, épousa Madeleine Houlier, fille de Gabriel, sieur de Beauchamp. Elle lui apporta cette terre en dot. Ils eurent 10 enfants :
1) François, écuyer, seigneur de La Bréchinie, épousa en 1688, Pétronille de Galard de Béarn, 2) François, né le 2 février 1660, capitaine de régiment royale de la marine, 3) Pierre, baptisé le16 février 1662, curé de Feuillade,
4) Hélie,
5) jean, écuyer, seigneur de la Bréchinie, capitaine au régiment royal de la marine, chevalier de Saint-Louis,
6) Louis, capitaine au régiment d’Orléans-infanterie,
7) Jeanne, appelée Mademoiselle de St Paul,
8) Luce, appelée Mademoiselle de Beauchamp,
9) Mathurine, mariée en 1694 à Jacques de Villedon, d’une famille du Poitou,
10) Élisabeth, baptisée le 19 décembre 1666.
(Source : Note historique sur la baronnie de Marthon en Angoumois, par M. l’abbé Adolphe Michon page 479)

François de Vassoigne et Pétronille de Galard de Béarn, eurent pour fils René de Vassoigne qui épousa le 23 décembre 1715, Marie Julie de Galard de Béarn, celle-ci est enterrée dans l’église de Feuillade. Ils eurent 6 enfants, dont Pierre de Vassoigne, seigneur de la Bréchinie et de Beauchamp. (Source : La baronnie de Marthon, par l’ Abbé Mondon).

1743 : Sur l’arpentage de Plassac (source : voir dossier photos AD du 05-12-12, photos PC050297 et suivantes)
N° 1118 : la métairie de Beauchamp appartient à René de Vassoigne, seigneur de la Bréchénie. Il habite Grassac.
La métairie est exploitée à moitié fruit par Jean Mourineau,
Contenance : maison, jardin et autres bâtiments :
1 journal 75 carreaux : Terre, vigne, pré, bois, chaume.
Il est écrit à ce numéro que « le chemin de la Fait sépare la Saintonge de l’Angoumois ».

1856 : Vinsonnaud Philippe (voir photo DSC07192 cadastre plan napo série 1P)

Rouffiac

Rouffiac est situé entre les deux voies de communications historiques et proto-historiques :
La voie romaine dite « Le Chemin Boisne » et le chemin en crête dit « Le Chemin de la Faît » qui, remontant en diagonale après Beauchamp passe sur les hauteurs de Rouffiac, salue La Brousse de loin, et longe Chez Babot, avant d’aller en direction de la Martinière par les ruines de Chez Nivelet.

La commune de Rouffiac sur le cadastre napoléonien. Archives départementales

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Jusqu’à la révolution, l’histoire de Rouffiac est liée à celle du château …

Rouffiac, appuyé sur la ligne de collines au sud, fort de son château, surveille vers le nord, les convois qui de l’océan à Périgueux charrient les produits de la mer dans un sens, et les produits des terres riches du Périgord dans l’autre. Gageons que des troupes ont circulé dans les deux sens. Pour commerçantes qu’elles furent, les voies romaines avaient aussi cette fonction militaire.

Des deux communes qui fusionnèrent en 1845, c’est bien Rouffiac qui est la plus dynamique. Elle a longtemps bénéficié de la présence du château, qui, très tôt, lui a permis de tenir un rôle politique et économique.

Rôle politique qui sera confirmé par l’élévation en comté. Voir la page dédiée à ce point d’histoire

Rôle économique dont témoigne encore la partie de son territoire laissée libre, que traverse aujourd’hui la rue du 19 Mars 1962.
Ici se tenait le foirail et la halle aujourd’hui disparue.
Les marchands y venaient nombreux et payaient une taxe au château.

Poursuivre sur la page dédiée au château de Rouffiac

Le Gabet

Le Gabet est situé au cœur de la vallée de l’Écly, le plus long affluent du , qui prend sa source dans le pli de terrain qui remonte vers la ligne de crête au bas de La Brousse, et de Chez Babot. Dès ses premières longueurs, sa course est interrompue par un chapelet d’étangs.
Le hameau constitué de deux maisons principales, dont une a conservé des traces nombreuses des époques lointaines où elle était dans les possessions de la famille Desruaux.

Extrait plan Cadastre napoléonien, le Gabet
Extrait du cadastre napoléonien, le Gabet. Sources Archives 16

Le Gabet dans l’histoire

Le Gabet est propriété de la famille Desruaux du début du XVIIIe siècle au 23 décembre 1765.
Le 23 décembre 1765, Julie des Ruaux épousa à Angoulême, paroisse Notre-Dame de Beaulieu, Charles Louis JOURDAIN, chevalier, seigneur de Boistillet, fils de René et de Marie Jacquette BRICAULT de VERNEUIL.
Par cette union, Julie fit passer dans la famille JOURDAIN, la terre et seigneurie de Rouffiac, ainsi que le logis du Gabet.

Le Gabet appartenait au Comte de Rouffiac, Jean Hélie Desruaux.
Après son décès, le notaire, Parenteau, de Roullet, fut chargé de faire l’inventaire de ses propriétés et des biens qui s’y
trouvaient.

Inventaire des meubles et effets dépendant de la succession de Monsieur le Comte de Rouffiac.
Débuté le 15 décembre 1768 – Clos le 18 février 1769.

Le 19 Janvier 1769, le notaire était accompagné des sieurs de Boistillé et de Nieuil, gendres de Desruaux, ainsi que des témoins et arbitres, dont un Landraud et un Bonnin.

« Sommes passés à la métairie du Gabet, exploitée par Jean Chenard, lequel nous a représenté :

Deux bœufs poil vermeil ayant chacun d’eux jaunes dents, que les arbitres ont estimés à la somme de 320 livres sur
lesquelles sommes ils ont prélevé 5 livres pour la portion profit du métayer, reste 315 livres.
Plus deux jeunes veaux, même poil qui ont été estimés à la somme de 166 livres même prix qu’ils ont
couté.
Plus trente moutons qui ont été estimés à la somme de 150 livres et six brebis, 12 livres, revenant les deux
à 162 livres, laquelle somme il faut déduite 8 livres 10 sols pour la portion du profit revenant au métayer,
attendu que les moutons ont couté 155 livres et que les brebis étaient en commun, reste pour 153 livres 10
sols.
Plus une truie, fort maigre, ayant à sa suite quatre petits cochons estimés avec une jeune truie à la somme
de 36 livres, sur laquelle il faut déduire 9 livres 15 sols pour la portion du profit du métayer. Reste pour
26 livres 5 sols.
Plus une charrette garnie environ mi neuve, estimée à la somme de 54 livres.
Plus s’est trouvé dans la grange, environ quatre brasses de foin et trois de paille, à quoi il n’a été donné
d’estimation pour la même raison que ci-dessus.
Sur l’écurie, nous y avons trouvé environ trois milliers de foin, qui a été estimé à la somme de 54 livres ».

Source : Archives Départementales de la Charente – cote 2 E 4872

Les mesures sous l’ancien Régime

« … Quatre brasses de foin et trois de paille… » : La brasse n’est pas qu’une mesure de marine !
Ici, le sens l’emporte : ce que peut contenir « une brassée »
La mesure peut donc varier, selon la taille des bras !… Il n’a pas été trouvé de valeur agraire exprimée en valeur juste.

« … Trois milliers de foin… » : Le millier valait 1000 livres, soit 489,5 kg
Il équivalait également à 3,5 charges, soit 3 fois 163 kg


Les actes paroissiaux, puis civils, établissent les moments cruciaux de la vie.
Les signatures apposées au bas de documents officiels donnent du relief à ces actes.

Acte de décès de Jean Hélie Desruaux, le 20août 1761
Acte de décès de Jean Hélie Desruaux, le 20août 1761 – Établi par Bouhier, curé de Voulgézac
(Source AD16 – Registre de Rouffiac, 1737-1792 – Vue 49)
Signatures au bas de l'inventaire de la succession Jean Hélie Desruaux en 1769
Signatures au bas de l’inventaire de la succession Jean Hélie Desruaux en 1769
(Source AD16 – cote 2 E 4872)

Quelques habitants du Gabet :

1690 : Fillon Berthomé, sa femme Sauvage Perrine, et leur fils Antoine
1753 : Naissance de Madeleine Charon, fille de Pierre Charon et Élisabeth Savarit (p33 du site AD16)
1768 : Jean Chenard est métayer au Gabet, propriété de Jean Hélie Des Ruaux

Chez Guignier

Situé au sud de la commune de Plassac-Rouffiac, le hameau de Chez Guignier est limitrophe avec Bécheresse. La limite de territoire passe par le milieu de la route qui le traverse en direction du Bois du Parc et du Gabet

Vue aérienne de Chez Guignier
En haut de la photo la partie du hameau située sur la commune de Plassac-Rouffiac

Chez Guignier dans l’histoire

XVIIIe siècle. Sur la carte de Cassini : Chez Guignée
1836.
Plan napoléonien : Chez Guignée

Étymologie :
Guignée ou guignié.
Au 14e siècle, coignée, coup de coignée.
« Lors commencèrent-ils à férir de grandes guignées. Tous tenant haches et guigniés pour couper les bois ». (d’après Jean Froissart (1337-1410 « Chroniques » tome 1 page XVII)

Chez Guignier - Extrait du Cadastre Napoléonien - AD16
Extrait du cadastre napoléonien – 1836 – 1837 – AD16

1657 – Dans l’enquête pour l’érection de Rouffiac en Comté, (page 137 du livre ou 18 du PDF), parmi les témoins cités, on trouve : Barthélémy GUIGNIER, notaire sous le sceau de la juridiction de Rouffiac, 48 ans, habitant au Bouchaud. (Rien n’indique toutefois un lien avec le hameau du même nom).

Les habitants de Chez Guignier

1806 HÉRAUD Jean (1765-1831), marié avec Marguerite BERTIN
1808 HÉRAUD Jean (1808-?) fils du précédent, marié avec Marie Égretaud
1830 HÉRAUD Marguerite (1830-?), fille du précédent
1832 HÉRAUD Pierre (1832-?), aussi fils du précédent
1834 BLANLOEIL François, domestique de Pierre Héraud et de Marie Égretaud.

1841 vente au profit de Jean SAVARITet Jeanne VEAU, sa femme.

1846 BOUVIER Pierre
         JOURDAIN Marie, sa femme
         BOUVIER Jeanne, leur fille
         BRULAUD Marguerite et Jean, fille et fils de Marie Jourdain

L’Épine

La conformation de ce hameau est en harmonie parfaite avec son nom : L’Épine !…
Nous n’avons toutefois pas trouvé trace de cette hypothèse !
Elle est « plantée », cette épine, à la croisée du Chemin de Saint-Jacques de Compostelle et d’un chemin qui descendait vers chez Ribot et Mouthiers-Sur-Boëme, aujourd’hui intégré au tracé de la D107.

Extrait du Cadastre napoléonien, Hameau de l'Épine
Le hameau de l’Épine, à droite su le Cadastre napoléonien

Les Coffres

Aujourd’hui, situé à l’intersection de deux axes de communication importants, la départementale D22 et la ligne LGV Paris / Bordeaux, le hameau Les Coffres s’assure une visibilité dont il se passerait peut-être parfois, tant le tumulte est venu bousculer ses heures.

Les Coffres, sur le Cadastre napoléonien. On aura soin de noter que le Nord est à Droite de la carte…

Placé sur le tracé du « Chemin Boisne » ou « Chemin Boisné », la voie romaine reliant Mediolanum (Saintes) à Vesunna (Périgueux), « Les Coffres » a de longue date été noté sur les cartes, aussi frustres soient-elles, même quand Plassac n’y figurait pas !…

Le Coffre sur un extrait de la carte Cassini, dont les levées se sont déroulées de 1766 à 1768. Source BNF

Sur la carte de Cassini (levées de 1766 à 1768) le hameau est nommé « Le Coffre ».


Les Coffres sur un extrait de la carte éditée en 1635, par Blaeu Willem-Jansz. Source BNF

Pourtant le hameau est bien noté « Les Coffres » sur la carte ci-contre, éditée en 1635, par Apud Guiljelmum Blaeú (Amsterdam) (!)
On notera le vide autour du seul hameau de notre actuelle commune.

Sa position sur une voie ancienne importante explique la chose.

Peut-être aussi une activité liée aux nombreux échanges commerciaux vers le centre de la France, qui empruntaient la voie romaine, puis la Charente avec le port de Sireuil, quand la batellerie prit le relai pour les charges lourdes.
En France, on trouve des toponymes au sens de coffre, avec une notion de stockage de blé, de pain… La quête se poursuit…

On trouve aussi l’orthographe « Aux Coffres ».
La quête d’information à travers l’histoire se heurte régulièrement à ces changements, soient qu’ils aient été réellement appliqués, soient que les graveurs des cartes les aient changés, sans parfois s’en rendre compte. Surtout si l’atelier du graveur est situé dans un pays étranger à notre langue comme on l’a vu ci-dessus !